Marguerite Duras de Trouville
de Hélène Bamberger

critiqué par Bluewitch, le 8 janvier 2005
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Les images de l’intelligence
« Avant de la connaître, je n’aurais jamais eu l’idée de photographier un paysage et encore moins une flaque d’eau. »

Parcours en images d’une femme qui a découvert Duras, qui a découvert la beauté d’un rien, l’intelligence d’un caillou, d’une fleur ou d’une fenêtre ouverte. Ici, c’est ce qu’il reste de beau dans son aventure Duras que nous livre Hélène Bamberger. Il n’y a plus la voix et les mots de Duras pour les accompagner comme dans « La Mer écrite » mais Marguerite est là, indéniablement, même sur les photos où elle ne figure pas.
Ces images qui devenaient « ailleurs » : ces taches d’encre sur un buvard, ces pages écrites, ce regard à travers une vitre en Yann et Marguerite, cette fenêtre ouverte sur la mer, le « Central », ces mains croisées, sa chambre, ce visage de Marguerite, marqué par les ans…
Des images imprégnées de poésie, de beauté où les mots de Duras semblent gravés dans un accord muet.
Si le prix de ces trente « cartes postales » et des quelques lignes d’Hélène Bamberger est un peu élevé à mon sens, il n’en reste pas moins une série d’empreintes du temps, rendues immortelles par un œil ayant compris le sens de la beauté : celui de Duras, guidant l’objectif de Bamberger vers la vraie splendeur.