De la violence
de Françoise Héritier

critiqué par Rotko, le 8 janvier 2005
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Violence et cruauté.
D'après Véronique Nahoum-Grappe,in "L'usage politique de la cruauté."

La violence, rationelle, vise un ennemi, et pour des raisons légales ou non, justes ou non, poursuit un but précis : sa destruction, ou sa sujétion.

En revanche, la cruauté, surenchère gratuite et irrationnelle de la violence, plus que la destruction physique de l'adversaire, cherche un avilissement de la victime à ses propres yeux. Elle se donne en spectacle et instaure une politique de terreur. Cette terreur remplace le consentement, et dans "l épuration ethnique" serbe, il s'agissait, notamment par une politique de viols, de rompre l'arbre de filiation du père, du mari, du fils. On voulait aussi rompre les liens traditionnels en forçant des proches à être les spectateurs, voire les agents, des brutalités commises.

La cruauté est toujours exercée par le plus fort qui se sent dans l'impunité vis à vis des plus faibles : femmes, enfants, vieillards, personnes vulnérables, voire les animaux de la maison.

La pénétrante analyse de Véronique Nahoum-Grappe montre aussi la signification du saccage des tombes et des injures racistes qui visent les géniteurs.