Métiers du temps jadis à Bruxelles
de Daniel Polet

critiqué par Miss bon plan, le 22 mars 2001
(Bruxelles - 52 ans)


La note:  étoiles
C'était au temps où Bruxelles bruxellait
Dans la catégorie « beau livre », en voici un dédié aux métiers d'antan à Bruxelles, qui mérite que l'on s’y attarde.
Divisé en six chapitres, ce superbe ouvrage contient une foultitude de vieilles photos et de cartes postales à la poésie évidente.
Tout d'abord, les artisans de la rue. Saviez-vous qu'au siècle dernier, des troupeaux de moutons pâturaient dans le bois de la Cambre, les parcs de Koekelberg et de Saint Gilles, voire même dans une vaste prairie à Altitude Cent ?
Que la commune d'Auderghem était réputée pour ses blanchisseuses ? Que Boitsfort et Uccle s’enorgueillissaient de ses « beizemmoekers » ou fabricants de balais ?
Que le transport des cerises récoltées dans la commune de Schaerbeek se faisait par des ânes ?
Quant à Saint-Gilles, elle n’était pas en reste, car elle comptait ses coupeurs de choux, mieux connus sous le nom de « Kuulkappers ».
Au fil des pages, on découvre ainsi d'anciens métiers, tel celui de canneur de chaises ou encore de marchand de pétrole, qui ont disparu depuis bien longtemps. Si longtemps ?
Nous passons ensuite à la partie consacrée aux marchands ambulants. Je me permettrai d’épingler trois photos que j’ai trouvées touchantes : celles de cette marchande de poupée, de ce marchand de pipes et de cette vendeuse de colifichets !
Quelques pages plus loin, on a presque l’impression de humer le fumet de cette soupe vendue sur la place du Jeu de balle.
Et l'on se prend à se demander quel goût pouvait bien avoir ce jus de coco (mélange à base d'eau, de caramel et de réglisse) ou encore ces « carabitjes » (sorte de macarons sucrés collés côte à côte sur une feuille de papier).
Quant à ces photos d'un raccommodeur et vendeur de parapluies, elles nous laissent rêveurs !
Et quel personnage haut en couleurs que ce marchand de journaux prohibés !
Après un chapitre rassemblant quelques clichés pris sur les marchés publics, nous partons à la découverte des chanteurs de rue - dont on apprend qu’ils étaient fort en vogue après l’armistice de 14-18 - ainsi que du service public, représenté notamment par des conducteurs de « trams-chocolat », des gendarmes, des sapeurs-pompiers, des éboueurs, un paveur de rues et surtout cet allumeur de réverbères (probablement la plus belle photo de ce recueil).
Enfin, quelques clichés de livreurs : chocolatiers, brasseurs (les chariots de la brasserie de la Chasse Royale étaient tirés par des bœufs !), cochers de fiacres ou encore loueurs de linge.
Que les rues de Bruxelles devaient être animées et gaies autrefois !