Ateliers de lumière, Piero della Francesca, Johannes Vermeer, Georges de La Tour
de Sylvie Germain

critiqué par Sahkti, le 20 décembre 2004
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
La lumière invisible
Premier Dit du Dieu créateur: "Que la lumière soit, et la lumière fut." La Lumière est à l'origine: lever de rideau sur l'immense théâtre de l'univers où la matière entre en scène dans un formidable tumulte. sans la lumière, pas de jeu cosmique, pas de vie sur la terre, pas d'histoire, rien." (page 7)

Sylvie Germain livre dans ce beau recueil (tant sur le plan du contenant que sur celui du contenu) une réflexion sur trois artistes peintres: Piero della Francesca, Johannes Vermeer et Georges de La Tour. Trois artistes, trois conceptions de la lumière, trois manières de la capturer. Mais peut-on réellement capturer ou apprivoiser la lumière?
Au-delà d'un essai de critique d'art, Sylvie Germain induit une profonde réflexion sur le sens de l'observation, sur le grand mystère de l'art qui varie en fonction des yeux qui le contemplent. Il n'existe pas de règle absolue mais des constatations relatives. Avec un fil conducteur: l'art est et restera toujours libre dans son interprétation, c'est ce qui en fait la force et la beauté.

Registre différent pour Sylvie Germain, quoique... Au fur et à mesure de la lecture, on y retrouve son questionnement sur Dieu et son rôle, ses interrogations face au devenir de l'espèce humaine et puis cet amour de l'Homme qui transparaît dans chacune de ses oeuvres.

J'ai été, une fois de plus, touchée par la gravité mêlée à la légèreté dans la plume de Sylvie Germain. Elle a les mots justes pour raconter la lumière et la description de l'art, elle capte les émotions que l'on ressent, elle traduit ce que nous n'arrivons pas à exprimer. C'est une lecture que je vous conseille, pour la qualité de son propos, pour le charme de l'écriture de l'auteur et aussi, surtout, pour toutes les questions qui naissent en refermant l'ouvrage sur la subjectivité de notre regard et de celui de l'autre.