"J'aimerais penser que je vous manque un peu": Lettres à Lotte 1934 - 1940
de Stefan Zweig

critiqué par Pacmann, le 9 avril 2024
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
La vie de Stefan Zweig entre 1934 et 1940
Lorsque j’ai acquis ce recueil de courriers écrits et commentés qui furent essentiellement adressés à sa secrétaire, accessoirement maîtresse et future épouse que fut Lotte Altmann par le remarquable auteur que fût Stefan Zweig, j’avais pu espérer rencontrer un intérêt pour son potentiel historique et le cas échéant érotique.

Je peux me montrer légèrement déçu même si certaines missives, certainement les dernières, relatent davantage les difficultés liées à la politique de durcissement de Führer mais aussi la méfiance des pays alliés à l’égard des citoyens originaires des pays de l’Axe, même s’ils en sont des victimes. Elles sont par contre toutes très policées et les seules qui sont un tant soit peu émotionnelles sont celles adressées à son épouse légitime.

Stefan Zweig fut dans cette période allant de 1934 à 1940, pour le moins compliquée pour les juifs, un homme aisé et privilégié, véritable figure intellectuelle reconnue, qui voyageait régulièrement en avion et qui logeait dans les palaces de l'Europe entière.

On retiendra donc les bribes d’information sur l’évolution de l’Autriche jusqu’à l’Anschluß, le regard de la Grande-Bretagne à l’égard des réfugiés de nationalité allemande ou autrichienne et ce que fut la vie d’un personnage aisé peu avant l’embrasement de la seconde guerre mondiale.

Auteur prolixe, intellectuel de haut vol, il reste clairement attaché à son milieu culturel juif tout en trouvant chez Lotte une confidente pour laquelle il n’exprime par écrit aucune réelle affection. Quels rares beaux mots ressortent de cette correspondance qui laisseront le lecteur un peu frustré compte tenu de légitimes attentes si on les compare à l’œuvre de l’auteur.