Ici on consulte le destin
de Gérard Macé

critiqué par JPGP, le 23 mars 2024
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Consultations de Gérard Macé
La matière des rêves est toujours une tentation pour les poètes. Ils y trouvent de quoi résoudre les énigmes du réel. Si bien que le temps du songe est repris par celui de l'éveil dans une sorte de neuralisation de l'espace temps sans pour autant glisser dans un ésotérisme appuyé. C'est une manière de reprendre différentes "matières" : celles des rêves mais aussi de souvenirs de différentes natures.Les poèmes réunissent diverses expériences mentales et psychiques dans un dialogue de l'auteur avec lui-même entre réalités et fables ou mythes qui nourrissent tout imaginaire.

Dans ce livre Macé le rappelle en ressuscitant les cercles de divers temps et lieux d'autant que que les courbes diurnes et nocturnes de sa propre histoire répètent des "comédies" d'autres hémisphères du temps. Dans ses poèmes à le construction subtile, l'auteur fait preuve de clarté et discipline pour donner une expression à son imagination créatrice qui vient au besoin mettre à mal les hantises actuelles des humanoïdes.

Macé sort des sentiers battus pour nous apprendre qu'il existe des sortes de vérités qui n'offrent pas une stabilité - du moind celle que la rationnalité caresse. A cette aune le Kantisme et autre rationnalismes sont des quant à soi. Et Macé rappelle qu'on a pas simplement besoin de rationnalité pour (se) connaître. Il faut remonter plus haut que la béance de la raison et pénétrer les trous du logos.

A ce titre comme tous les grands poètesn Macé tente de reconstruire l'ordre du monde, des choses et donc de lui-même par le regard qu'il porte sur son enfance, ses rêves et ses savoirs. Si bien que ce texte est un texte rare. Tout y chante mais selon le principe de la boucle ou du disque rayé. Le bug existentiel ne nous y quitte pas. Que reste-t-il sinon se laisser envahir par tout ce qui n'est pas qu'une musique mais lui ressemble.

Plus besoin de retapisser le temps, pièce après pièce, juste tirer aux forceps ce qui en ressort dans une écriture sans pathos et dans une projection fantasmée du monde en ses rites et ses fables tirés de bien des "calendriers" . Ils permettent l'accès à bien des royaumes là où le poète cherche dans un post-suuréalisme à résoudre les contradictions du réel entre façob d'être éveillé comme endormi là où penser ne revient pas à fixer mais à corriger ce que la raison seule ne pourrait que faire échapper.

Jean-Paul Gavard_Perret