Le gambit du cavalier
de William Faulkner

critiqué par Tistou, le 13 décembre 2004
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Nouvelles policières
Un aspect nouveau de FAULKNER que ces 5 nouvelles, policières (mais bon, de là à parler de polar!), avec un héros commun, procureur, décalé on peut le dire, et le tout évidemment dans le Grand Sud des USA, Jefferson-MISSISSIPI (on reste dans FAULKNER quand même). Les 4 premières, courtes, sont plus dans l'esprit polar, dans le sens où il y a évènement policier, enquête et analyse (plutôt de l'âme humaine) de notre bon procureur décalé. Dans la dernière, qui a donné son titre au recueil, on retrouve davantage le souffle et le style du FAULKNER de "Tandis que j'agonise" "Absalon, absalon". Le FAULKNER qui nous emmène loin de ce qui semble être le sujet traité, qui digresse, qui digresse, qui fait des apartés et qui nous ramène traitreusement dans le sujet originel, enrichis de tant de considérations nouvelles qu'on ne peut que rester ébloui devant le tour de force. C'est le cas pour "Le gambit du cavalier". L'enquête n'en est pas une, c'est une analyse de l'homme, des turpitudes de l'homme, portée à distance par ce procureur, Gavin Stevens, dont on découvre à la fin qu'il n'est pas l'homme lisse qu'on pourrait être amené à imaginer. Evidemment, l'atmosphère particulière du Sud, marque le tout. FAULKNER sans le Sud, c'est HOMERE sans la Grèce, c'est GIONO sans la Provence!