Les Silences des pères
de Rachid Benzine

critiqué par Pascale Ew., le 7 février 2024
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Récit d'un fils en colère
Amine s’est éloigné de son père et de sa famille depuis longtemps. Il est un grand pianiste qui parcourt le monde pour donner des concerts de musique classique. Lorsqu’il apprend le décès de son père, il est contraint de se replonger dans le passé. Il ne s’est pas senti proche de son père depuis longtemps car il n’a pas compris son silence. Alors qu’il vide l’appartement de ses parents, Amine tombe sur un lot de cassettes audio sur lesquelles son père lit des lettres adressées à ses propres parents restés au Maroc. Ainsi, petit-à-petit, Amine apprend le passé et la vie de son père, débarqué jeune en France, puis ouvrier dans les mines... Intrigué par ce qu’il découvre, Amine refait le parcours de son père en retrouvant ses anciens camarades.
Ce livre très court ne m’a pas particulièrement touchée ni intéressée. Je n’ai rien trouvé de très original dans ce roman relatant la vie d’un immigré typique et je n’ai pas l’impression d’avoir appris grand-chose.
un retour aux sources ignorées 9 étoiles

Le silence des pères

Un musicien virtuose vient d'apprendre la mort de son père.
Il ne se sont pas revus depuis longtemps.... L'adulte qui est devenu musicien ne sait pas que penser, les larmes n'arrivent pas mais il se décide à aller au domicile paternel, prendre sa place pour les obsèques.
Son père, marocain venu en France au milieu des années 60,était un taiseux comme on dit .
En revenant au pays de son enfance, à Trappes, le fils retrouve ses sœurs et tombe par hasard sur des cassettes du père .
A cette époque là, cet homme communiquait avec son propre père resté au Maroc en lui envoyant des cassettes.
Que contiennent ces cassettes, des secrets qui ont été cachés sur la personnalité de ce père travailleur, de son travail comme mineur, puis comme cimentier après un départ du Maroc.
C'était au temps où des rabatteurs allaient chercher de la main d'œuvre bon marché en Afrique.
L'auteur nous fait découvrir l'immigration, la solidarité existante entre immigrés, la fraternité militante syndicale à la CGT et aussi le racisme .
Le lecteur est plongé dans ce milieu où les traditions sont fortes, où le jeune adulte vivant en France obéit à son propre père, même quand amoureux il souhaite se marier à une française.
Il est facile de sourire ou de se moquer mais c'était comme cela aussi dans nos campagnes françaises.... Il n'y a pas qu'ailleurs.
Le fils découvre la personnalité attachante de son père et l'intérêt discret que ce dernier lui portait.

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 16 mars 2024