Battre les cartes
de Yu cheng Jin

critiqué par Froidmont, le 31 janvier 2024
(Laon - 32 ans)


La note:  étoiles
Neuf aspects de la Révolution Culturelle chinoise
Une compilation de courtes anecdotes soit de première main soit de seconde main où l’État, sans le dire, est vu comme un despote qui sous couleur de faire de beaux lendemains obscurcit le présent, opprime les modestes dont le moindre trésor, l’orgueil d’une famille, devient honte et danger mortel comme la peste. Malheur à qui détient quelque chose qui brille !
C’est l’envers du décor de la Révolution qu’on disait Culturelle mais qui semble plus être un déguisement pour une spoliation, égoïsme caché sous de jolis laïus.


Yucheng peut se défendre d’avoir dénoncé cette Révolution, ses victimes humaines. Tous les récits sont froids : il semble détaché. Mais le choix des récits vers l’ombre nous emmène.

Or ce détachement et ces très fréquents sauts, cette narration dite « à bâtons rompus » ont achevé de faire naître par sursauts, avant de s’installer et de n’en bouger plus, en moi un très profond et très solide ennui. Si ce n’est un penchant pour l’énumération, son absence de style y contribue aussi : plat et atténué comme dans du coton.

Mais c’est intéressant de voir cette part d’ombre. On apprend le revers d’un progrès fulgurant, ce qu’il en coûte alors de souffrances sans nombre données par volonté ou bien inconsciemment. Or en mettant bien plus de forces romanesques, Yucheng eût mieux servi son utile propos. A défaut je n’en garde qu’un soupir dantesque. L’idée de le relire me cloque la peau !