Wagon-lit
de Joseph Kessel

critiqué par Monocle, le 6 janvier 2024
(tournai - 64 ans)


La note:  étoiles
Un joli texte de souvenirs.
WAGON LIT de Joseph Kessel "Gallimard 1932" 125,- pages

"Combien de fois, dans mon enfance assez pauvre, ai-je rêvé sur les quais des gares devant les rames uniquement composées de wagons-lits et qui contenaient pour moi toute l'essence, toute la magie du voyage terrestre. Sur leurs flancs les pancartes portaient les noms des capitales, des grandes villes inconnues. Ils y menaient directement. A l'intérieur brillaient doucement des bois polis, des velours. Les femmes, dans les couloirs, paraissaient plus belles, les hommes plus audacieux."

Interpellé par la silhouette d'une femme rencontré par hasard dans la rue le narrateur se souvient d'un curieuse aventure vécue en 1921. Il voulait rejoindre sur la Volga, pour faire un reportage, une équipe de secours aux affamés envoyée par les Américains. Après une journée d'errance et une nuit de débauche à Berlin, il repart vers l'est et s'arrête en Lituanie où son visa pour la Russie se fait attendre. Il rencontre Nicolas Naoum et ses amis, Russes exilés, militants révolutionnaires animés d'un bel idéal, Nastia, la Tzigane, reine de ses nuits de plaisir et d'ivresse, et surtout la déroutante Nina, tantôt lointaine et tantôt folle, tenaillée par son désir de connaître Paris. Estienne l'aidera à réaliser ce rêve. D'une bien étrange manière, sans quitter la Lituanie.

Curieux texte que celui là. Le présent et les souvenirs se mêlent dans une danse curieuse.
Un bonheur de découvrir Kessel différent, sensuel et explosant sous l'emprise de ses souvenirs.