Les amants de Casablanca
de Tahar Ben Jelloun

critiqué par Pascale Ew., le 27 décembre 2023
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Récit d'un gâchis conjugal
Lamia et Nabile s’aiment et se marient. Ils proviennent tous deux de familles vivant à Casablanca et originaires de Fès, mais les parents de Lamia sont plus riches que ceux de Nabile et elle attache beaucoup plus d’importance à l’argent et aux apparences que lui. Lamia est une femme ambitieuse, indépendante, qui travaille beaucoup. De pharmacienne, elle devient femme d’affaires, tandis que Nabile, médecin, consacre une partie de son temps en bénévolat et pour des patients démunis. La routine de couple s’installe entre eux et après dix ans de mariage, Lamia tombe sous le charme d’un séducteur, collectionneur de femmes. Une passion de six mois s’ensuit, mais lorsque son amant la quitte, elle ne peut cacher ses larmes et décide de quitter son mari.
L’histoire est d’abord racontée par une voix extérieure, neutre, factuelle et froide. Ensuite, Lamia et Nabile racontent à tour de rôle leur histoire vécue de l’intérieur, leurs sentiments, leur point de vue. C’est une histoire bien triste, finalement ! Un beau gâchis ! Et je l’ai trouvée aussi triste à lire.
L’auteur dépeint la société marocaine et ses carcans de manière impitoyable. Il dénonce encore une fois l’islamisme et les mauvaises interprétations radicales du coran, ainsi que les contournements hypocrites des règles religieuses imposées par et à la société civile. Il fustige le manque d’égalité entre les hommes à qui la société passe toutes les infidélités et les femmes qui ne font l’objet d’aucune pitié. Selon Tahar Ben Jelloun, l’hypocrisie, l’espionnage et les rumeurs règnent en maîtres au Maroc.