Mes hommes de lettres: Petit précis de littérature française
de Catherine Meurisse

critiqué par Alma, le 22 décembre 2023
( - - ans)


La note:  étoiles
Un Panthéon littéraire
Sous titré : Petit précis de la littérature français, MES HOMMES DE LETTRES est pour Catherine Meurisse l'occasion de présenter en un seul album de 140 pages, un panorama de la littérature française du Moyen Age à 1950, ce qu'avaient réalisé Mrs Lagarde et Michard ,entre 1950 et 1965, en 6 volumes . Ouvrages qui rappelleront des souvenirs à bon nombre d'entre nous ….
A la dernière page de l'album, ( nous sommes alors dans les années 1950, puisque c'est à cette date que s'arrête le dernier tome du Lagarde et Michard du 20e siècle), Catherine Meurisse rassemble les grands auteurs qu'elle a auparavant évoqués, pour une soirée festive dans un lieu emblématique de l'existentialisme : une cave de Saint Germain des Près : le Lagarde et Michou Club où ils se déhanchent tous au son d'un orchestre de Jazz . On peut y reconnaître aussi bien Victor Hugo que Flaubert, Racine ou Sartre....

Dans ce que l'on peut appeler son « son Panthéon littéraire » CATHERINE MEURISSE respecte l'ordre dans lequel on trouve ses auteurs dans chacun des volumes de la collection , de même que l'ordre dans lequel les œuvres y sont présentées . Les extraits cités en référence sont essentiellement des textes appartenant à notre patrimoine commun, celui des textes expliqués en classe, ou appris et récités. Elle en donne quelques lignes ou quelques vers, et c'est parti ….. notre mémoire fait le reste .

Présenter 6 siècles de littérature en 140 pages : une gageure  ?
Certes, mais Catherine Meurisse s'en tire intelligemment car ne pouvant faire allusion à chaque auteur en un seul album , elle confère à SES auteurs le soin de représenter avec humour l'esprit d'un siècle. en intégrant chacun dans le contexte politique, social et artistique d'une époque, ou en le plaçant au sein d'une querelle littéraire.
En les montrant dans leur quotidien , avec leurs obsessions, parfois même dans des situations burlesques, elle les fait descendre de leur piédestal . Ils apparaissent comme des personnages en ébullition, «  comme des petits bonhommes qui gigotent » selon la formule de Cavanna dans sa préface. Et elle ne se contente pas de mettre en scène des auteurs , elle fait vivre aussi leurs personnages .

C'est gentiment irrévérencieux mais c'est surtout aussi une déclaration d'amour à la littérature et un hommage à ceux qui s'y sont illustrés .
Regarder et lire cet album ( car le texte y est abondant ), c'est revisiter ses classiques et réactiver ses souvenirs de lycée ….
Ce fut, pour l'ancienne prof de Lettres en Lycée que je suis, une redécouverte jubilatoire !