Injures précédant un amour légendaire
de Valéry Zabdyr

critiqué par JPGP, le 17 décembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Valéry Zabdyr : Merdum corda
Il n'y a pas de doute pour un tel auteur (qui a maquillé son nom) le monde n'est pas seulement encrassé et il n'est pas sujet qu'à la déréliction. D'où le flot d'invectives (le mot est faible) qui parcourt la première partie du livre avec ses cris de haine.

A cela une raison majeure : "C’est que la plupart des gens vivent sans grande conscience de leur destinée spirituelle… de là toute cette fausse insouciance, qui est le désespoir même". (Kierkegaard) mais ils n'en savent rien et vagissent dans l'inutile. "Putain mais vos visages ! C’est incroyable ! Leur opprobre ! L’espèce humaine est d’une telle laideur" écrit Zabdyr et sa diatribe se vomit jusqu'à l'épuisement.

Finalement sinon le monde, du mois l'auteur est sauvé en seconde partie par celle qu'il ne pourra quitter, quoi qu’elle fît ou fût. Elle était devenue ce qu'il a de mieux à offrir et devient la meilleure manière d’aimer et de se réconcilier à la fiente humaine. On pourrait se contenter de plus. Mais aussi de moins. A ce point le sous-régime de l’éternité ne pourra désormais plus contrecarrer "la dynamique de notre amour que le gâtisme nostalgique n’a jamais les moyens d’effriter'. Ce livre est corrosif à souhait. Et le mot est ici une litote...

Jean-Paul Gavard-Perret