La nuit close de Saïgon
de Robert Olen Butler

critiqué par Eireann 32, le 5 décembre 2004
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
L'après Saigon
Ce livre tourne autour de deux personnages : Cliff, déserteur américain, qui tente de comprendre comment il a atterri depuis quatre ans dans cette chambre avec Lanh, ex-prostituée vietnamienne.
Dehors la guerre fait rage, bientôt Saigon tombera, Cliff doit prendre une décision : partir seul ou avec Lanh. Lanh a peur de l'Amérique avec ses gens gigantesques, et son anglais appris dans les bordels de G.I. est primaire. Mais la fuite s'impose, car demain les hélicoptères américains ne viendront plus. Lanh part avec Cliff.
Cette première partie du livre est magnifique, Saigon n'est plus qu'un vaste capharnaüm, les rumeurs les plus folles circulent. Le seul mot d'ordre est la survie puis la fuite si possible.
Le livre deux parle lui de la difficulté du retour pour Cliff, marginal car sans papiers, ne pouvant pas travailler, et de ses retrouvailles avec Lanh. Cliff se ré-américanise, ses dîners avec ses voisins sont sujets à problèmes car Lanh accentue son anglais appris dans les bordels vietnamien. Les cultures s'affrontent, avant la séparation. Cliff tente de renouer avec son ex-épouse, cela échoue. Lanh quitte son travail et s'enferme dans la solitude. Ils font la connaissance d'une famille vietnamienne, ce qui creuse le fossé qui maintenant les sépare. Lanh part vivre dans cette famille et Cliff lui s'exile à nouveau, éternel victime de cette guerre. Un auteur à découvrir.