La montre en or, et autres contes
de Machado de Assis

critiqué par Rotko, le 2 décembre 2004
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Belle diversité de tons.
1 la nouvelle-titre, "la montre en or" pourrait être une comédie, avec un zeste d'amertume. Luis découvre sur sa table de chevet, une montre en or. "C'était un oignon de belle taille, tout neuf, retenu par une chaîne élégante". Il questionne sa femme sur cette présence insolite, et devant son mutisme, conçoit les pires soupçons ; Jusqu'à en être brutal avec Clarinha, sa fort jolie femme.
En dix pages, le conteur campe des scènes, scrute la psychologie des personnages, et surprend par une fin inattendue. Cruel Machado.
2 "Des bras". Inacio, coursier et commis chez un avocat brutal, marié à Dona Sévérina, accumule les maladresses et les étourderies. Dona Sévérina s'en étonne, et se demande finalement si ce gamin ne serait pas amoureux d'elle. A la fois surprise et mécontente, elle décide de se montrer désagréable avec ce jeunot. Mais ce dernier a un atout : un profond sommeil ! Machado est plein de fantaisie.
3 "Celle que l'on désire". Le Conseiller se rappelle Quintilia, cette femme si belle que tous les jeunes gens voulaient épouser. Lui-même et un ami intime font le pari de séduire la belle. Il perd son ami sans gagner Quintilia. Pourtant, bien des détails l'assurent qu'il est " l'élu du coeur". Alors ?
Ici Machado se montre un brillant dialoguiste. On côtoie le mystère, voire la tragédie.
11 nouvelles. 153 pages.
Ecrivain de premier plan au Brésil, Machado de Assis (1839-1908), francophile évident, conteur concis et intelligent, ne peut donc qu'être apprécié par le public français...:-)