Well de Matthew McIntosh
( Well)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Grass, le 1 décembre 2004 (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 46 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 297ème position).
Visites : 3 686  (depuis Novembre 2007)

Ça prend un temps fou pour arriver

La quatrième de couverture dit que le jeune auteur de 27 ans a été découvert par Hubert Selby Jr, et qu' "à l'aube du nouveau millénaire, un héritier pour Raymond Carver."
Ouch. C'est gros. On ne forcerait pas la dose un peu, par hasard?
Juste un peu.
Je ne crois pas que ce livre fasse école, mais une chose est certaine, McIntosh est fait pour écrire. Il flotte sur les mots et les structures, les modèle comme il le veut, facile comme ça. Il vit ses personnages et leur fait passer un sale quart d'heure.
La lecture au début est haletante. On est surpris devant tant d'inventivité et d'audace, on se dit "ah le cochon" et on en reçoit plein la gueule. Seulement, à force d'invention, on vient qu'à s’essouffler un peu, juste un peu, c'est seulement l'effet de surprise qui s’estompe. On se mélange un peu dans tout ce fatras de personnages de Federal Way, en banlieue de Seattle, la plupart paumés et malheureux, qui vivent tous un peu les mêmes choses, fréquentent le même bar, se croisent sans se voir, se rencontrent au gouffre. Le personnage principal de tout ça, c'est cette banlieue qui génère tous ces malheureux.
Il y a peut-être ici un peu trop de surprises structurelles pour comparer proprement à Carver. On passera outre non sans un léger regret et on attendra le prochain avec une certaine avidité. Faudra le surveiller.

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Seattle c’est loin du Nirvana

8 étoiles

Critique de Eireann 32 (Lorient, Inscrit le 7 novembre 2004, 76 ans) - 24 mai 2005

Œuvre d’un jeune américain de 27 ans, l’après Cobain dans un Seattle style «Seven». Le «Trolley » vieux bar à bières est le lieu de convergence de beaucoup des personnages.
Les hommes ne parlent pas avec leurs femmes parce qu’il y a du basket à la télé. Dans les tribunes pour cette même rencontre, un homme regarde une des Pom-Pom Girls avec ses jumelles, sa femme lui tape dessus, et leur équipe perd le match, triste soirée. Charlie le barman homosexuel et alcoolique pleure sa jeunesse et son tour de taille, un vieil asiatique regrette son pays et l’argent qu’il y gagnait. Tous ont en commun d’avoir perdu confiance dans leur avenir. Une phrase résume la tonalité du livre «On voyait bien qu’elle avait dû avoir d’autres projets»
Pas des paumés, ces gens, mais juste un peu au-dessus, ils ont des maisons (minables) des boulots (médiocres), des rêves (avec de la dope ou de l’alcool), mais plus beaucoup d’illusions. Ils s’aiment (ou le pensent), font des enfants, puis se quittent. Certaines expériences font froid dans le dos, comme inhaler de la drogue avec un masque à gaz, effet garanti parait-il.
Bien que ce soit un roman, certains chapitres semblent être une suite de nouvelles sans lien apparent. J’aime bien la nouvelle génération des écrivains américains, ils mettent le doigt où cela fait très mal, et dénoncent l’hypocrisie générale. L’« American way of life » est finie, la misère gagne du terrain, et les grandes fortunes amassent de plus en plus d’argent.
Reste-t-il un peu d’espoir ?

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