La Colère et l'Envie
de Alice Renard

critiqué par Elko, le 14 janvier 2024
(Niort - 47 ans)


La note:  étoiles
La liberté de la différence
Isor est une enfant à part. Elle ne prononce pas un mot, vit isolée dans son propre monde avec ses codes et ses émotions. Entre syndrome de l’enfant sauvage et autisme. Alors qu’elle est élevée par des parents aimants et courageux et que le corps médical n’a décelé aucune étiologie à sa différence.

Le roman se découpe en 3 parties. Dans la première, les parents se livrent alternativement et comme dans un journal intime sur leur combat quotidien pour accompagner leur enfant qui n’entre dans aucune case. Un enfant hors système, hors société.
La seconde partie débute avec la relation intense qu’Isor parvient à nouer avec Lucien, homme âgé reclus dans une solitude routinière. Cette relation va bouleverser leur vie à tous.
Enfin dans la dernière partie, nouveau changement de points de vue et rebondissements.

Les 2 premières parties sont très réussies. Il y a une véritable émotion et une intensité tenue dans ces situations où la pérennité interroge. Mais la troisième, celle qui apporte un dénouement, m’a moins plu. L’auteure verse trop dans la fable. Gommant trop d'aspérités.
Malgré tout c’est incroyable de penser qu'Alice Renard, à peine 20 ans, ait déjà cette maturité pour aborder des sujets aussi délicats que la différence, la parentalité et la vieillesse. Bravo!