Lefranc, tome 5 : Les portes de l'enfer
de Jacques Martin (Scénario), Gilles Chaillet (Dessin)

critiqué par Bookivore, le 23 octobre 2023
(MENUCOURT - 41 ans)


La note:  étoiles
Apocalyptique et atypique
Paru en 1977 dans "Tintin Magazine", et en 1978 en album, ce cinquième tome des aventures de Lefranc est aussi le premier (d'une série de 9 albums) à être dessiné par Gilles Chaillet. Le scénario est, lui, et comme toujours (du moins, jusqu'à 2004), signé Jacques Martin. En 48 pages, cet album s'intitule "Les Portes de l'Enfer" et il s'agit probablement du plus étrange, atypique, des albums de "Lefranc", un album doté d'une atmosphère tellement étrange que s'il avait été publié ne serait-ce que 10 ou 15 ans plus tôt, nul doute qu'il y aurait eu de gros problèmes avec la censure. Après tout, "Le Piège Diabolique" de "Blake & Mortimer" (1962, il me semble) sera censuré en France car jugé trop brutal, violent et sombre.

C'est un de mes préférés (avec le précédent, "Le Repaire du Loup") de la série, que je découvre, et c'est un album que, je le sais, je relirai souvent, peut-être même plus souvent encore que le tome 4 précédemment cité. L'action se passe, encore une fois (la troisième d'affilée !) à la montagne, dans les Alpes, mais cette fois-ci, en été. Lefranc et son jeune ami Jeanjean partent faire un petit tour en avion, loué pour l'occasion, mais ce dernier se crashe et les deux se retrouvent au bord d'une falaise, dans une vallée paumée, un vrai no man's land. Non loin, heureusement, une petite masure dans la roche, où vivent une vieille dame un peu sorcière, Laura Lane, et sa petite fille Lisa, qui vont les héberger. Peu de temps après, un orage d'une violence terrifiante surgit, un orage que Laura sembla prédire. Après ces phénomènes, le paysage a considérablement changé, une sorte de brume corrosive a littéralement recouvert la vallée et le village au pied de la falaise où se trouvent nos personnages. Qui semblent être devenus des survivants d'une apocalypse étrange, qui remonte à loin dans le passé...

Une ambiance inimitable, un peu angoissante, pour un album qui se termine trop vite, j'aurais tant préféré une longueur de 64 pages plutôt que ces 48 pages réglementaires. Un des albums les plus à part, qui vire totalement au fantastique et paranormal. Je le considère personnellement pour une réussite majeure, je retire juste un demi-point parce qu'il est trop court.