Œuvres III: Ainsi parlait Zarathoustra et autres récits
de Friedrich Wilhelm Nietzsche

critiqué par JPGP, le 7 octobre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les bréviaires impies de Nietzsche
Le lyrisme et les brisures narratives de ces textes majeurs proposent de fait la rupture du concept. C’est là l’effet de "transformat" qui rompt le récit pour le faire devenir pensée dans les figures de ce que Spinoza nommait, équivalentes aux "ideae", des “ narrations mentales ”.

Ces sortes d'hymnes et de récits rompus font surgir, des falaises et des tréfonds de l’histoire et bien plus, des moments de clarté, quand survient - après la libération d’Aristoclès, devenu Platon du Gorgias - ce philosophe indomptable dont le bougé énigmatique fait chanceler autant la dialectique athénienne qu'hégélienne.

En effet ce que certains estiment à tord la fragilité narrative de Nietzsche transparaît, derrière l’armure logique et conceptuelle, une puissance poétique paradoxale. Sa connaissance des limites et des définitions n’est donc rien d' autre que la volontaire métaphysique de la contusion. Elle est un mode de pensée problématique qui s’énonce en de tels "récits" avec en tête bien sur le Zarathoustra. Ils peuvent servir de véritables bréviaires impies à une époque désenchantée et pour réveiller les consciences.
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Jean-Paul Gavard-Perret