Journal de mes sons
de Pierre Henry

critiqué par JPGP, le 20 septembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Pierre Henry : récapitulatif
Pierre Henry (1927-2017) est considéré comme l'un des pères de la musique électroacoustique. Entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris à l'âge de 10 ans, il y étudie jusqu'en 1947 notamment dans les classes d'Olivier Messiaen, Félix Passerone et Nadia Boulanger. Sa rencontre avec Pierre Schaeffer en 1948 est un point de non retour vers des territoires sonores inexplorés. Chef des travaux au Groupe de Recherche de Musique Concrète (GRMC) de la RTF entre 1950 et 1958, il quittera cette responsabilité pour fonder le premier studio privé d'Europe consacré aux musiques expérimentales sous le nom d'Apsome qui fonctionnera de 1959 à 1981. Cette période aura été riche en rencontres déterminantes avec des chorégraphes, des plasticiens, des metteurs en scène de théâtre et des cinéastes. En 1982, soutenu pour la première fois par le Ministère de la Culture, ce sera la création de l'association Son/Ré. La Maison de sons, lieu de vie et de création situé au 32 rue de Toul à Paris 12e, sera aussi habitée par ses peintures concrètes et accueillera des événements publics. Figure majeure de la création musicale, pionnier des arts sonores, il laisse une œuvre en avance sur son temps qui continue d'inspirer les générations actuelles.

Cette nouvelle édition augmentée est la publication d'un texte essentiel de Pierre Henry : c'est une biographie musicale au sens du journal intime et de l'autobiographie, organisée en quarante-deux séquences qui l'accompagneront sous diverses formes entre 1977 et 2005. Conjugué à la première personne du singulier ou du pluriel, c'est aussi et tout à la fois un manifeste, un témoignage historique, des notes à lui-même avec au passage des déclarations d'amour pour ses proches.
La version ici publiée est le texte original dans son intégralité. Il s'agit d'un livre augmentée d'une écoute. Plus qu'une lecture, c'est aussi la version musicale de trente-cinq séquences du "Journal de mes sons" dans sa version française, lu par Florence Delay. La mise en page du texte accompagnée par un conducteur d'écoute en marge rend ainsi compte de l'organisation musicale.