Grand Saint Vincent
de Eric Sautou

critiqué par JPGP, le 5 septembre 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Le lac sombre d'Eric Sautou
"Je ne meurs pas / De la maladie de la solitude. / Je marche / Arbres et moi sont les mêmes / La solitude n'est d'aucun poids" dit celui qui vit ou ressuscite en Lazare mais par la mort des autres. La sienne est intérieure, elle continue de vivre pour le souvenir "comme des fleurs / posées là / sur l’eau de l’étang" et inattendu comme elles.

Et Éric Sautou plonge son personnage (par sa confession) dans la tourmente du mal, à bord d’une barque, dans une maison, etc.. "Ma vie est la plus seule" dit Dahmer, une des trois figures de l'enfant tapi dans l’ombre des bois, à l’affût comme les animaux qu’il traque et tue. Et avec en lui la peur d’être trouvé ou - qui sait ? - d’être sauvé.

Mais dans l’ombre il n’a pas peur, même si jusque là il était le chasseur traqué autant par le manque d’amour, par Dieu que par lui-même.