Fin du monde et petits fours
de Édouard Morena

critiqué par Colen8, le 27 août 2023
( - 82 ans)


La note:  étoiles
La meilleure façon de rafler la mise
Celle-ci consiste à garder la haute main sur les profits attendus du capitalisme vert et à laisser à la collectivité les risques de la transition climatique. L’analyse méticuleuse d’Edouard Morena montre la manipulation subreptice mise en œuvre depuis une bonne vingtaine d’années par une petite frange des plus grosses fortunes mondiales pour orienter le débat à leur convenance. Pour ces ultrariches, aux modes de vie fastueux figurant parmi les plus gros pollueurs, il s’agit de neutraliser toute politique publique allant à l’encontre de leurs intérêts de classe au mépris de la démocratie et de la justice sociale.
Après avoir assuré leurs arrières, ni les uns ni les autres n’ont lésiné à s’adjoindre les services de leaders d’opinion, consultants, communicants, anciens fonctionnaires onusiens, destinés à formater les esprits par leurs discours consensuels de verdissement de l’économie(1). Après l’échec de la COP15 de Copenhague (2009) leur rôle dans l’adoption de l’accord de Paris à la COP 21 (2015) donne une mesure de leur puissance : tout en reconnaissant l’urgence à suivre les recommandations du GIEC (1) ils agissent pour promouvoir l’innovation et la technologie dans leurs propres recherches de solutions.
(1) Avec en particulier les courbes McKinsey des coûts marginaux de réduction des gaz à effet de serre
(2) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (sans son dernier rapport 2023)
Nb : Dommage qu’il n’y ait pas un index des noms propres et des innombrables sigles cités pour s’y retrouver dans une telle jungle.