Verónica et autres contes fantastiques
de Rubén Darío

critiqué par Sahkti, le 21 novembre 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Courtes nouvelles surnaturelles
Petit opuscule agréablement orné en couverture d'un détail du tableau "Les vieilles" de Goya, qui donne le ton du récit : laid, envoûtant, effrayant.
Rubén Bario, dans des nouvelles très courtes, nous parle de mort, de surnaturel, de vampires, de fantômes, d'apparitions et de folie. Des textes brefs, qui laissent parfois sur sa faim, on aimerait une chute plus brutale, voire violente. Mais Dario est un maître dans l'art de gruger ses lecteurs. Il nous attire, attise notre curiosité et notre besoin de frissons puis au moment où on s'attend au pire, blam... il s'en va, laissant choir le héros et nous avec !

L'introduction de Serge Mestre nous présente Rubén Dario (1867-1916, de son vrai nom Félix Rubén Garcia y Sarmiento), originaire du Nicaragua, comme le maître du modernisme en littérature et l'une des personnalités les plus brillantes de la poésie espagnole.
Ce recueil présente dix nouvelles fantastiques datées de 1893 à 1915, publiées dans divers journaux dont la liste est fournie en annexe, avec titre de la nouvelle et date de parution. Intéressant.
Beaucoup de poésie et de symbolisme dans ces textes, avec une touche d'humour et une fascination omniprésente pour la mort. Les récits se suivent et ne se ressemblent pas, mais ont tous le point commun de parler de surnaturel et de présenter d'étranges personnages.
Entre la jeune Amelia, qui reste fillette toute sa vie alors que son entourage vieillit et peu à peu disparaît, ou le Docteur Leen qui a épousé une vampire aux apparences on ne peut plus féminines, en passant par le Père Longinos qui ensorcelle les orgues ou Honorio qui vit en compagnie d'horribles cauchemars, on trouve son bonheur en déplorant que ces nouvelles ne soient plus longues, en regrettant que les personnages ne soient davantage développés. Mais n'est-ce pas là le meilleur moyen d'obliger le lecteur à faire preuve d'imagination ?