Enfances vendéennes - Adolescence nantaise
de Michel Ragon

critiqué par Frunny, le 6 janvier 2024
(PARIS - 58 ans)


La note:  étoiles
"C'est le sang qui parle !"
Dans ce court ouvrage (152 pages), Michel Ragon revient sur son enfance en Vendée et son adolescence nantaise.
Une enfance tiraillée entre la lignée maternelle et paternelle .
Le grand-père Sourisseau, un taiseux qui avait appris à écouter et qui parlait le langage des plantes.
Un homme placide et muet, coincé entre une épouse animatrice du foyer et une fille veuve et maussade.
L'autre famille - celle des Ragon- artisans bourreliers, fut le grand divertissement de l'auteur.
Des virées au bord de la mer en Dix Chevaux Citroën, de longues discussions avec les cousins et les tantes.
Une scolarité chez les frères des écoles chrétiennes où l'instruction se paye dans la douleur.
Pour ceux qui n'y parviennent pas, "l'école-sans-Dieu" ( la Laïque) guette....
Une adolescence nantaise pendant laquelle sa mère s'affranchit de ses parents .
Une odyssée nantaise, une déclaration d'amour à cette ville portuaire qui deviendra une cité fluviale .
Michel Ragon nous fait visiter la ville comme le ferait un guide touristique avec sa géographie et son histoire .

On serait tenté d'en conclure; "c'était mieux avant " mais la vérité est plus subtile.
Néanmoins, Michel Ragon parvient à nous faire aimer une ville qui a connu ses premiers pas en autonomie, ses premières amours.
Une plongée dans la Vendée de l'après-guerre. Des vies simples mais riches en partage, en émotion.
152 pages intenses, dans la lignée des écrivains de la ruralité.
J'ai pris un immense plaisir à lire ces quelques pages qui me ramènent à mes grands-parents .
Un superbe moment de lecture !