Notre guerre civile
de Judith Perrignon

critiqué par CHALOT, le 18 août 2023
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une biographie originale de Louise Michel
« Notre guerre civile »
essai de Judith Perrignon
éditions Grasset
215 pages
mai 2023


Une biographie originale


Beaucoup de livres ont été consacrés à Louise Michel, à sa vie, ses écrits et à ses idées.
Celui-ci est original à plus d'un titre :
L'auteure a puisé dans les archives de la police et de la justice, des rapports d'enquêtes, des courriers envoyés aux autorités et aux préfets.
Elle n'oublie pas les autres femmes, les sans rien, celles dont la presse même militante ne parle pas.
Elle essaye de rien n'omettre.
Comme l'auteure l'explique dans les dernières pages de ce document, beaucoup d'écoles de la République portent son nom mais combien d'enfants, voire de maîtres savent que la république bourgeoise n'a eu cesse de s'en prendre à cette grande militante.
Louise Michel n'est pas comme ces révolutionnaires qui sont passés de la lutte sociale à l'abandon des idées prônées hier.
Elle a fréquenté Clemenceau qui l'a aidée financièrement notamment mais elle n''a jamais été dupe.
Très vite elle a compris qui il était vraiment, ce bourgeois qui n'a eu cesse d'obtenir sa libération quand elle était prisonnière à la prison de Saint Lazare au tout début des années 80.
Clemenceau voulait tourner la page de la Commune de Paris !
Jamais Louise Michel n'a voulu tourner la page ou se servir de sa notoriété pour elle.
Au début, au moment de la Commune de Paris, elle était humaniste pour devenir surtout après le retour du bagne de Nouvelle Calédonie, une anarchiste.
Elle a beaucoup écrit à Victor Hugo qui lui a répondu. Il lui a versé plusieurs fois de l'argent qu'elle a toujours, malgré les demandes d' Hugo donné aux pauvres au lieu d'utiliser pour elle ces deniers offerts.

Elle était une féministe refusant le piège que certains voulaient tendre aux féministes :
« Nous ne demandons pas de places à la chambre, il y en a de trop sales. Nous ne voulons que nos droits dans la vie comme dans la mort.
Vive la révolution sociale qui nous donne l'égalité ! »

Jean-François Chalot