La traversière
de Albertine Sarrazin

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 18 novembre 2004
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Le bout du tunnel
Albertine et Julien s’appellent cette fois Albe et Lou, mais il s’agit bien sûr toujours des mêmes personnes. Voilà enfin le moment que le lecteur attendait : Albe est libérée. Lou, lui, en a encore pour quelques mois de prison. En attendant, Albe vit dans l’appartement d’un ami en voyage à l’étranger, appartement squatté par une copine ex-détenue d’Albe et son petit ami. Les corps sont bien forcés de cohabiter, mais les esprits sont diamétralement opposés. Albe trouve un premier travail, puis un second. Rien de bien passionnant. De toute façon, il s’agit de quelques mois entre parenthèses, quelques mois qui n’existent que par l’attente qui s’y déploie. Sauf que les retrouvailles seront différées, pour une raison que je vous laisse découvrir.

Mais tout de même, il arrive, ce moment divin où, libres tous deux, Albe et Lou ont à vivre leur couple dans le concret et non plus dans le rêve qui permet tous les fantasmes. Avec un ami qui possède quelque fortune, ils achètent une maison, délabrée certes, mais tellement rassérénante, dans le sud de la France. Pendant que les deux hommes retapent la bicoque, Albe tape son prochain livre.

C’est bien connu, les bons sentiments ne font pas de bons livres. C’est pourquoi ce troisième opus est inférieur aux deux premiers. Cela dit, tout n’est pas rose, ou plutôt, il y a un peu de roses et beaucoup d’épines dans leur nouvelle vie.

La personnalité d’Albertine Sarrazin (découverte à travers les trois tomes grâce à la franchise avec laquelle elle se dévoile) m’aura marquée. Rien que pour ça, je suis contente. Et puis, il y a ce style incomparable, ce style qu’on ne fait plus…