Pur sang
de Franck Bouysse

critiqué par Alma, le 9 août 2023
( - - ans)


La note:  étoiles
A la recherche des origines familiales
Je sors de la lecture de PUR SANG avec l'impression d'avoir lu deux romans différents, bien que complémentaires puisque l'ouvrage présente le parcours d'un même héros, dans deux pays successifs.
Ce héros, c'est Elias, d'origine française, confié par ses parents alors qu'il n'avait que quelques mois à un couple d'Amérindiens descendants de la tribu des Rêveurs, et qui revient en France à la mort de ses parents d'adoption, à 20 ans, pour y retrouver trace de sa famille d'origine.

La première partie relate l'enfance d'Elias à Eden Creek dans le Montana. Période heureuse et sereine où Papa Tulsa l'initie à la culture indienne et aux secrets d'un environnement sauvage avec lequel il entretient une relation étroite.
L'écriture de Franck Bouysse s'y montre digne de celle des auteurs de « nature writing » américains.

La seconde partie, elle, m'a soudain plongée dans une sorte de roman policier pour adolescents , dans lequel le héros, le même Elias, est plongé brusquement dans un univers totalement étranger, mais auquel il s'adapte très facilement, notamment grâce à la rencontre rapide avec une personnage « facilitateur » : Gray  .
Alors comme dans un roman feuilleton, le lecteur va d'interrogations en découvertes, de mystères en surprises et révélations troublantes sur les origines familiales d'Elias, l'ensemble baignant dans une atmosphère qu'on pourrait qualifier de « gothique »
Cette seconde étape m'a semblé parfois difficilement crédible …..
Son intérêt dramatique est cependant indéniable, l'intrigue restant constamment tendue. L'émotion y est présente en raison des découvertes d'Elias sur le couple formé par ses parents et de l'amitié qui se noue entre celui-ci et Gray : personnage attachant, Ecossais qui a fui son passé, s'est établi à La Croix du Loup, à proximité du château en ruines de la famille d'Elias et qui tombe à pic pour lui proposer le gîte et le couvert et l'accompagner dans son enquête.

Deux parties donc, mais formant un tout, reliées notamment par les thèmes récurrents du loup, du cheval, et des liens du sang.
L'ensemble est intéressant, agréable à lire, mais ne me semble pas atteindre la qualité de Né d'aucune femme et de L'homme peuplé du même Franck Bouysse .