Où le regard ne porte pas..., tome 2
de Georges Abolin (Scénario), Olivier Pont (Dessin)

critiqué par Leura, le 15 novembre 2004
(-- - 73 ans)


La note:  étoiles
Vingt ans après...
Vingt ans ont passé depuis la fin du premier tome. Les enfants d'hier sont devenus des jeunes adultes qui ont suivi chacun leur chemin, mais à l'appel d'un d'eux en détresse, ils se retrouvent pour cheminer ensemble vers leur vérité profonde et leur destin.

Ils découvriront au travers d'une épreuve initiatique la profondeur des liens qui les unissent, ce qu'ils sont réellement l'un pour l'autre et quelle est la source de leur amitié. Magistral.
Suite ratée 4 étoiles

On avait été séduits par la première partie de ce diptyque, la seconde nous laisse un peu sur notre faim. Première constatation, le dessin de Pont se prête bien moins à la jungle costa ricaine qu'aux paysages d'Italie ; de même, autant il donnait aux enfants une touchante naïveté en forme de joie de vivre, autant ses adultes semblent juste un peu difformes. Bref, esthétiquement, le charme opère beaucoup moins.
Cependant, le problème vient surtout du scénario qui, là où il avait su mettre en avant une belle histoire d'amitié et des rapports humains torturés entre autochtones et immigrants en ne laissant qu'une place limitée au mystère, épaissit si bien ce dernier qu'il finit par tout recouvrir. Ce changement de cap désarçonne quelque peu mais aurait pu ne pas être un si mauvais choix, seulement, en l'occurrence, la trame est de peu d'intérêt et cette histoire de vies antérieures assez peu originale est plus lassante que captivante.
Enfin, les protagonistes ont beaucoup perdu en charisme au cours de ces vingt ans, surtout Lisa qui a troqué son espièglerie et sa malice pour se transformer en femme délaissée n'hésitant pas à jouer avec les sentiments de ses vieux amis pour les entraîner avec elle au bout du monde pour retrouver... son ex (et quel ex...). On se dit que c'est quand même beau l'amitié lorsqu'elle survit alors que trois hommes transformés en pigeons sont amoureux de la même femme et acceptent néanmoins de l'aider à retrouver le seul homme qu'elle aime, elle.
A tous les niveaux, on perd donc beaucoup de ce qui faisait le charme du premier tome et, si la série vaut tout de même le détour, on regrette que cette suite ne soit pas à la hauteur des attentes suscitées par le premier volume. On préfère finalement largement les hallucinations des enfants à la métaphysique des adultes.

Stavroguine - Paris - 40 ans - 9 janvier 2010