Pourquoi le mal frappe les gens bien ?
de Frédérique Leichter-Flack

critiqué par Colen8, le 27 juin 2023
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Qui peut répondre ?
La question de la théodicée est là, interrogée sans trêve par la littérature. Hasard, malchance pour les uns, fatalité divine pour les autres. Quand les enfants sont victimes de maladies, de violences, d’injustices et de souffrances, quand leur innocence ne suffit pas à les en protéger, là réside le véritable scandale. Un million d’entre eux a ainsi disparu prématurément pris dans les horreurs injustes de la Shoah.
La question est abordée avec une nouvelle de Guy de Maupassant, suivie par le « Livre de Job » cet homme au faîte du bonheur et de la réussite puni sans motif par une action divine qui lui retire tout ce à quoi il est attaché. L’innocent envoyé au bagne par jalousie est au cœur de l’intrigue du « Comte de Monte Cristo » avant qu’il ne soit en mesure d’enclencher beaucoup plus tard une vengeance à froid contre les auteurs de la vilenie.
Sont déclinés sans exhaustivité quantité d’autres classiques parmi lesquels : « Jane Eyre », le « Roi Lear » abusé par ses méchantes filles n’hésitant pas à bannir la gentille Cordelia qui en mourra, les « Frères Karamazov », et publiés plus récemment « La Peste », « Si c’est un homme », « L’œuvre au noir », ou encore « Nemesis » de Philip Roth mettant en scène une épidémie de polio mortelle pour certains enfants.
A défaut de réponse si les victimes ne sont coupables en rien, la littérature pourrait-elle leur offrir une sorte de thérapie morale ?