Chris Martin
de William Golding

critiqué par Septularisen, le 23 juin 2023
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
QUAND LA RÉALITÉ S'ESTOMPE AU PROFIT DES FANTASMES!
Au début de l’histoire nous sommes en plein au milieu de l’Atlantique. Nous ne saurons jamais la date précise, mais nous sommes au cours de la Deuxième Guerre Mondiale. Un homme à la mer lutte désespérément pour ne pas mourir. Le destroyer à bord duquel il était officier vient de couler, - après avoir été torpillé par un sous-marin allemand -, et il semble être le seul survivant. L'homme se débat au milieu d’une tempête déchaînée, avec des vagues immenses, qui l'emmènent à la dérive.

Sur le point de se noyer, il est sauvé de manière inespérée par une forme imprécise surgie de la brume. C’est un rocher perdu, un point minuscule, - quelques galets et deux pics rocheux -, qui affleure tout juste au milieu de la mer. L’homme y aborde, meurtri et aux limites de l’inconscience. Très vite, il reprend possession de son corps et organise sa survie. Christopher «Chris» Hadley Martin, puisque nous avons maintenant fait sa connaissance, ne compte passer que quelques heures sur le rocher, et est persuadé qu’on va très vite venir le chercher…

Mais les jours et les nuits passent et les secours ne viennent pas…

Les premières pages sont vraiment brillantes. L’auteur excelle à nous rendre les sensations brutes et juste les sensations de Chris Martin. La douleur, le froid, l’eau, le sel, les blessures, les troubles de la vision, sont décrits de façon très étonnante et particulièrement juste. Malheureusement, tout de suite après le livre part en... Disons en «sucette»!.. Ça s’essouffle très vite et c’est… Le vide, le néant! Il ne se passe rien, il n’y a plus rien, rien d’intéressant! C’est hallucinant (c’est le cas de le dire!..), j’ai même eu par moment l’impression de relire le livre «Sa majesté des mouches» (1) du même auteur! On n’arrive même pas à s’attacher au personnage principal, qui est d’ailleurs le seul personnage - c’est dire! -, puisqu'on a l’impression que M. GOLDING l’a juste «jeté» là, et qu’ensuite il s’en «cogne» un peu, et le regarde juste vivre!.. Et ça, désolé, mais c’est vraiment problématique…

Je dois dire aussi que je n’ai jamais vraiment accroché avec M. William GOLDING (1911 – 1993). Malgré plusieurs livres lus, je n’en ai vraiment aimé aucun! Peut-être que ses livres ne se prêtent pas forcément à une bonne traduction? En tous les cas, quand je lis une phrase comme, - : (Pg. 70) «Il s’étendit et s’introduisit dans la rigole. Il fit une pause. Puis il secoua sa queue comme un phoque et avança en se soulevant sur ses ailerons. Il baissa la tête et fit des bruits de succion. Enfin il ne bougea plus.» -, je me pose vraiment la question?

Que dire de plus? C’est bien écrit, je ne peux que le confirmer! Par contre, malgré le talent indéniable de M. GOLDING, c'est loin pour moi d’être le chef-d’œuvre que tout le monde se plaît à encenser sur le net! Aucune action, aucune tension, rien qui accroche le lecteur… Pour moi, l’ennui a pointé a de nombreuses reprises, et j’ai dû parfois relire certains passages, afin de les comprendre. Le livre deviens carrément illisible sur la fin, tellement on ne comprends pas ce qu'il se passe! Il faut dire aussi que les incessants flash-back et autres aller-retour entre le passé et le présent, et qui arrivent sans prévenir, parfois même au milieu d'une phrase, n'aident pas beaucoup le lecteur non plus!
Il y a un retournement final très surprenant (et non, n’insistez pas, je ne vous dirai pas lequel, la réponse est dans le livre…), mais ce n’est pas du tout celui que l’on espérait et la fin n’est pas celle attendue, et donc même la fin ne «rattrape» pas la médiocrité de ce livre!

Est-ce que je conseille la lecture de ce livre? Non! C’est long et (très) ennuyeux! Je vous aurais prévenus! Vous n’aimez pas l’eau et les plages? Ce livre est fait pour vous, il va vous en dégoûter définitivement! Quant à moi... Disons que je finis en état de mort cérébrale… Et que je peux vous garantir que ce n’est pas le livre que j’emporterais sur une île déserte!..

(1). : Cf. ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5017

P.S. : Rappelons que M. William GOLDING a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1983.