Rouge Macralle
de Christian Joosten

critiqué par Saigneur de Guerre, le 10 juin 2023
( - 65 ans)


La note:  étoiles
Si les diamants sont éternels, il n'en va pas de même pour leur transporteur
Raymond et Pierre sont deux gardes forestiers belges. Ils sont en embuscade de nuit pour attraper un braconnier qui a déjà accompli des méfaits sur le territoire qu’il leur incombe de protéger.
Ils tentent d’arrêter leur suspect au volant d’une voiture. Le conducteur fonce sur eux, ils tirent ! La voiture s’arrête, le conducteur en sort et tire à son tour sur les gardes forestiers. Ceux-ci ripostent. L’homme s’enfuit.

Le conducteur parvient à s’échapper, mais sur le siège passager, le corps d’une femme ! De l’argent et des papiers trainent dans la voiture… Le conducteur probable ne serait autre qu’un policier… un certain Guillaume Lavallée… L’individu est armé et dangereux !

Résumé :

Christian Joosten nous revient avec un troisième opus narrant les « exploits » de Guillaume Lavallée, inspecteur de police prématurément pensionné. Faut dire que l’homme n’est pas vraiment blanc comme neige. Je vous renvoie aux deux opus précédents : « Le Roi de la Forêt » et « Le jugement de Dieu ».
Dans celui-ci, Guillaume s’est trouvé un boulot d’enquêteur pour un assureur. Quand un transporteur de diamants disparaît, et les petits cailloux avec, le boss tient à ce que Lavallée enquête en collaboration avec la police locale. Très vite celle-ci lui fait comprendre, en la personne de la commissaire Fanny Lisemont, qu’il n’a pas intérêt à se mettre en travers de sa route, son statut d’ancien policier ne lui donnant aucun droit.
Les soupçons pèsent sur un ancien braqueur-terroriste d’extrême-gauche, Patrick Mahler, qui sort de taule au lendemain de la disparition du convoyeur de diamants. Bien sûr, il était en taule au moment des faits, mais le lascar avait des complices dans les années 1980, les années de plomb, années d’attentats, complices qu’il a toujours refusé de dénoncer, prenant tout sur lui. Se pourrait-il que…

Ce taulard, respirant depuis peu un air pur, est logé chez sa sœur, Saskia, libraire-bouquiniste, qui affiche clairement ses sympathies d’extrême-gauche dans sa boutique. Cette rousse flamboyante attire un Guillaume Lavallée qui semble être en manque d’affection. Son attrait sur les hommes est tel qu’on la surnomme dans le coin, la Macralle rouge. Pour ceux qui ignorent ce qu’est une Macralle, dans le folklore de la région de Stavelot, en Belgique, cela désigne une sorcière…
Lavallée est aussi confronté à une jeune journaliste du genre hyper collant qui pourrait éventuellement lui servir, mais qui semble aussi disposer de toutes les facultés pour faire capoter son enquête.
Ajoutons un ancien journaliste vivant dans un mobil-home, à côté de la grande maison-garage dont il a hérité, et qui est un grand ami d’un certain Mahler, Patrick Malher, et nous avons là presque tous les principaux personnages du récit.
Je ne parlerai pas du malheureux Antonio, homme-à-tout-faire de l’hôtel où Lavallée va loger le temps de l’enquête.
Notre ex-flic au passé douteux va-t-il une fois encore se tirer des flûtes ?

Christian Joosten livre ici un polar avec des prétentions littéraires élevées, où il lui arrive de céder à des pulsions poétiques avec succès. Si le livre n’était étiqueté roman policier, il aurait pu chercher l’une ou l’autre récompense en littérature dite « blanche ». Hélas, en France, comme en Belgique, lorsqu’un livre est étiqueté polar, SF ou fantasy, il est irrémédiablement considéré comme un sous-produit de la littérature.
Le livre serait très agréable à lire s’il ne s’en prenait à un malheureux Antonio, Portugais de surcroît, dont il dresse un portrait des plus hideux, tant physiquement que moralement ! Au nom de tous les Portugais, ou d’origine portugaise, qui se prénomment Antonio, j’appelle à un boycott de cet ouvrage ! Moi qui croyais que Christian était un ami ! Je découvre son côté Mis