Sur les rives de Tibériade
de Rachel

critiqué par JPGP, le 18 mai 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Rachel ou la fondation de la littérature hébraïque moderne
Rachel Blau­stein - aka Rachel choisi en écho de la femme de Jacob, est née en 1890 en Rus­sie. Elle gran­dit dans un milieu fami­lial très reli­gieux et cultu­rel. Son frère aîné est phi­lo­sophe et l’une de ses sœurs musi­cienne. Rachel, et rêve de deve­nir peintre. Atten­tive à l’écrivain huma­niste Vla­di­mir Koro­lenko qui com­bat l’antisémitisme, à quinze ans, elle écrit des poèmes en russe puis connaît plusieurs exil en Russie.

Elle est considérée comme la fondatrice de la littérature hébraïque moderne. Connue pour trois recueils de poé­sie, "Regain", "De loin" et "Nébo", elle a aussi écrit vingt et un articles, essen­tiel­le­ment lit­té­raires, en hébreu. Ils sont réunis ici sous le titre "Sur les rives de Tibériade" (Seul article écrit en Russe). Ce livre offre un visage méconnu de Rachel.

Publiés au fur et à mesure de leur écri­ture dans dif­fé­rents jour­naux et revues lit­té­raires et repris ici ils sont accompagnés de 30 poèmes épars et quatre lettres écrites de France lors de ses études. Rachel ne cesse de s’interroger sur l'arrogance destructrice des hommes et ce au nom de la puissance d'une réflexion tirée des profondeurs du passé.

Par-delà les gouffres Rachel ne cessa de marcher et de croire à une insurrection intérieure des êtres face à tout ce et ceux qui empri­sonnent l’élan de l'existence. D'où l'importance de cet ensemble. Se découvre une voix fraternelle et habitée faite d'écoute et d'un lyrisme discret. Entre tourments et volonté où perdure "un contact humain à travers l'humain". Sur les rives de Tibé­riade Rachel ne cesse d'aspirer parfois avec extase à ce qui fait le prix de la vie et qui échappe à toute monnaie de singe.

Jean-Paul Gavard-Perret