Le gant perdu de l'imaginaire
de Christophe Dauphin

critiqué par JPGP, le 7 mai 2023
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Christophe Dauphin l'arpenteur
“ Le gant perdu de l’imaginaire ” ne vaut pas moins mais pas plus que toutes les anthologie. Christophe Dauphin n’en sort donc pas grandi mais pas rapetissé non plus. C’est la loi du genre et sa propédeutique. Certes un tel livre a l’immense mérité de faire connaître un poète qui pour beaucoup était jusque là méconnu malgré ses divers pactes avec les songes.

Combinant une poésie “ sociale ” au lyrisme, ses visions sont à la charnière du réel et de cette autre réalité qui permet à un homme de sentir qu’il existe. On ne peut nommer cette dernière le rêve car chez Dauphin la fidélité demeure chevillé ”e à l’écriture. Mais dans les fluctuations d’une vie intime mouvementée l’auteur apprend à balayer le ciel de ses nuages rendant ainsi la pareilles à ceux qui l’étouffent. Sachant que “ l’amour est à réinventer ”, à défaut de le vivre le poète a trouvé les mots pour l’approcher même dans les vastes halls des H.L.M. où le vent et les mots s’engouffre sans la moindre lumière : ce ne sont pourtant pas simplement les lampes qui sont cassées mais les êtres qui remontent à tâtons les escaliers (ascenseur en panne depuis des semaines).

Poète de Paris et de ses banlieues Dauphin tente toujours de faire sauter “ les cadenas de solitude ”, de croire au jour et feint de penser que “ nous n’avons jamais fini de respirer ”. Sa consolation vaut bien des suppliques c’est pourquoi il ne faut pas bouder un tel livre mais demander à ses lecteurs et lectrices de faire retour aux textes non en morceaux choisis mais dans leur entier. Faire ainsi plus qu’un détour sur “ La banquette arrière des vagues ”, dans “ Les vignes de l’ombre ” là où “ la nuit en équilibre ” ouvre au “ lieu-dit de l’amour ”. Amour de la femme et de la poésie. forme le même paysage à tourner comme un tourne un glaçon dans un verre de Martini avant de le déguster.

Jean-Paul Gavard-Perret