Notre vagabonde liberté
de Gaspard Koenig

critiqué par Elko, le 1 mai 2023
(Niort - 47 ans)


La note:  étoiles
Frotter et limer sa cervelle contre celle d'aultruy
Il y a 500 ans Montaigne entreprend un long voyage à destination de Rome en passant par l’Est de la France et ce qui est aujourd’hui l’Allemagne et l’Italie. Gaspard Koening, philosophe et chantre du libéralisme, décide de suivre ses pas et d’éprouver l’humanisme européen.

Première particularité il choisit le même mode de transport que son prédécesseur, le cheval donc, mais seul.
Deuxième particularité, si plusieurs étapes sont définies, il ne s’interdit aucune liberté, puisque la liberté est son premier moteur. Voyager à son rythme et selon les rencontres. Au cours de ce périple de 5 mois l’auteur se filme, prend des notes et illustre l’adage que le chemin plus que la destination importe. Il en profite pour développer les idées qu’il soutient dans son groupe de réflexion et les médias : la liberté d’entreprise, la décentralisation, la débureaucratisation, le revenu universel, ... Il s’exprime également sur notre rapport à la nature, à la religion, aux réseaux.

Ce récit est agréable et intéressant. Aux réflexions du philosophe se mêlent les difficultés du voyage d’un cavalier qui traverse les frontières et un monde bien différent du XVIème siècle, avec toujours en filigrane la pensée de Montaigne. On se prend d’amitié avec cet intellectuel parisien qui se frotte à une aventure humaine et rurale et dont l’affectation amuse d’abord avant de provoquer la sympathie.