La Maîtresse d'Ixtepec
de Elena Garro

critiqué par Sahkti, le 26 octobre 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
De la souffrance
Ixtepec est un village mexicain habité de petites maisons blanches, d’une église et de beaucoup de silences. Tout se sait, rien ne se dit.
Ixtepec nous raconte son histoire, une véritable tragédie marquée par le sceau de la guerre, de la mort, de l’amour et de la passion.
Le village se fait narrateur, il nous tient en haleine. C’est une entité matérielle qui parle, pas un simple personnage. Toute son histoire est détaillée dans cette fin d’années 20 révolutionnaires. Les incendies, les guerres, les sièges, les morts… Toute cette violence lui donne ses couleurs, sa raison d’être, c’est la vie qui palpite dans le sang. Il y a de belles histoires d’amour entre de superbes femmes naïves et des généraux avides de pouvoirs. De l’amour qui finit mal, beaucoup de souffrance.

Cela pourrait être roman fleuve, ça n’en est pas un, c’est une chronique dure et vivante d’une communauté villageoise mexicaine à l’ombre de la révolution. Ce sont des vies, des êtres, noyés sous le poids du destin, qui défilent devant nous, sous la plume pas toujours très gaie d’Elena Garro. Il y a également un petit côté surréaliste dans ce roman, tant les situations peuvent être abracadabrantes et cette succession de désillusions, ça ne peut que laisser songeur sur l’avenir de la région et de ces hommes.

Si vous voulez en savoir plus sur Elena Garro:
http://www.lopategui.com/ElenaGarroLinks.htm