Le Banquet
de Gilles Berquet

critiqué par JPGP, le 25 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Gilles Berquet : pensée-corps
La photographie permet de postuler une certaine vérité du corps loin du pur divertissement de regard ou de l’utilité pratique. Dans l’instant de la prise Gilles Berquet se tient dans le plus grand recueillement possible. Il pressent ce que la « venue » lui offre et qu’il ne veut pas trahir. Car il ne traite jamais la femme comme l’objet mais le sujet de ses photographies qui ne pourront jamais venir à bout du noyau du secret, de l’ombre natale dont l’être - féminin ou non - ne se déprend jamais.

Les égéries captées échappent au temps et à l’espace du quotidien. Chaque photo introduit une distance avec elle-même comme entre le regardeur et lui-même. Une aventure intérieure, solitaire d’un moment de rencontre échappe à toute propension à l’onanisme. Existe dans chaque photo par effets de scénographies une présence critique qui éloigne autant la conscience morale que l’âme pécheresse. Toutefois l’œuvre n’est en rien un désaveu d’éros. Bien au contraire. Mais il rentre en résistance avec ce qu’il a de plus immédiat pour créer une pression sur la part de lui-même que le regardeur ne parvient pas à identifier.

Jean-Paul Gavard-Perret