La part des anges
de Alain Bertrand

critiqué par Sahkti, le 20 octobre 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Pittoresque
J'aime l'écriture vivante d'Alain Bertrand. Ses personnages ressemblent à des caricatures sur pattes, les situations soint abracadabrantes, c'est plein de rythme et de vivacité.
Cette fois pourtant, grosse déception pour moi avec "La part des anges". La vie pittoresque d'un village du sud de la Belgique perdu au milieu de nulle part. Un curé un peu rebelle (genre Don Camillo) qui fait sa loi parmi ses fidèles, Jules le fossoyeur qui ne supporte pas sa voisine Louise et voilà justement que le bon dieu rappelle à lui la terrible Louise. Jules n'est pas triste, il serait même plutôt réjoui mais si le fantôme de la Louise décidait de se venger?
L'idée est plaisante mais je n'ai, cette fois, pas accroché au style. Beaucoup de verve et de gouaille, un parler rustre, des personnages hauts en couleurs certes attachants mais trop distants. J'ai suivi leurs péripéties sans trop entrer dans le récit, j'ai souri quelques fois mais pas autant qu'espéré. Dommage, mais cela ne me fâche en rien avec l'oeuvre d'Alain Bertrand.

Un petit extrait:

"- Le Jules, le trou, tu l'as creusé en conformités avec les directives du cardinal?
- J'aurais pas pu, curé, avec la meilleure volonté du monde, la terre veut pas de moi, j'ai mes douleurs sentimentales, du rhumatisme au coeur...
- Avoue plutôt que t'as du sang de navet à l'intérieur des artères le Jules... Ta conscience, elle est pavée de fraudes à l'etat et d'entourloupes à la Louise. (...) en agissant comme un malpropre, tu t'offres gratis un ticket d'entrée chez Belzébuth, fauteuil d'orchestre." (page 19)