Le grand livre du café
de Catherine Atkinson, Mary Banks, Christine McFadden

critiqué par Laure256, le 18 octobre 2004
( - 51 ans)


La note:  étoiles
Avis aux amateurs
Ce livre est destiné à tous ceux qui voudraient en savoir plus sur le café - son histoire, ses origines, les différents crus et pays producteurs, etc. Très complet, avec beaucoup de photographies et illustrations, il traite aussi de la récolte et de son traitement, de l'art de le préparer, des différents types de cafetière... On y apprend aussi des choses étonnantes, après la première évidence, comme le fait que les Japonais, gros consommateurs de thé vert, ont tardé à adopté le café. Le marché y est toujours peu développé. S'ils ne le boivent pas, ils s'en servent pour s'y ensevelir, car ils pensent qu'il contient des éléments bénéfiques pour la peau (photo à l'appui d'individus ensevelis dans une piscine de café moulu). Dans une seconde partie encore plus alléchante, 70 recettes d'entremets, gâteaux et autres desserts à base de café. J'en ai testé quelques unes : très bons résultats ! Un cadeau idéal de fêtes de fin d'années.
Le café, une drogue? 6 étoiles

Ce livre me fait penser à un traité d'Honoré de Balzac, "Traité des Excitants modernes" (première édition en 1833) dans lequel Balzac, avec un humour très particulier, parle des dangers du café (entre autres), une véritable drogue, nuisible et tout et tout !
Par exemple, pour vous donner une idée de la verve balzacienne :

"Le gouvernement anglais a permis de disposer de la vie de trois condamnés à mort, auxquels on a donné l'option ou d'être pendus suivant la formule usitée dans ce pays, ou de vivre exclusivement, l'un de thé, l'autre de café, l'autre de chocolat, sans y joindre aucun autre aliment que quelque nature que ce fût, ni boire d'autres liquides. Les drôles ont accepté. Peut-être tout condamné en eût-il fait autant. Comme chaque aliment offrait plus ou moins de chances, ils ont tiré le choix au sort.
L'homme qui a vécu de chocolat est mort après huit mois.
L'homme qui a vécu de café a duré deux ans.
L'homme qui a vécu de thé n'a succombé qu'après trois ans.
Je soupçonne la Compagnie des Indes d'avoir sollicité l'expérience dans l'intérêt de son commerce."

"L'excès du café, l'excès de l'opium et de l'eau-de-vie produisent des désordres graves et conduisent à une mort précoce. L'organisme, sans cesse irrité, sans cesse nourri, s'hypertrophie : il prend un volume anormal, souffre et vicie la machine qui succombe. Chacun est maître de soi, suivant la loi moderne ; mais si les éligibles et les prolétaires qui lisent ces pages croient ne faire du mal qu'à eux en fumant comme des remorqueurs ou buvant comme des Alexandre, ils se trompent étrangement ; ils adultèrent la race, abâtardissent la génération, d'où la ruine des pays. une génération n'a pas le droit d'en amoindrir une autre."

Ce livre a été réédité par le Castor Astral.

Sahkti - Genève - 50 ans - 18 août 2005