Le hibou et la baleine
de Nicolas Bouvier

critiqué par Sahkti, le 14 octobre 2004
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Les facettes de la vie
"Le hibou et la baleine sont pour moi des amis tutélaires qui remontent à l'Arche de Noé. Vous me direz que la baleine n'était pas dans l'Arche, c'est vrai; elle batifolait autour avec cette anxiété des mammifères marins qui depuis toujours nous portent et témoignent une affection à laquelle nous ne comprenons goutte parce que nous sommes si cons. Quant au hibou, toujours perché sur la barre du gouvernail, son hululement faisait office de sirène et signalait les sommets à fleur d'eau ou les grosses souches (c'étaient des cèdres du Liban) à la dérive."

Le hibou et la baleine, ce sont deux animaux totems pour Nicolas Bouvier. En 1992, l'auteur suisse en parle dans un film intimiste de Patricia Plattner, où il se livre au sujet de son oeuvre, de sa personnalité, de ses lieux de vie, de ce qu'il aime, des animaux, de l'écriture, de la Suisse, des voyages, etc. Outre les textes récités par Bouvier, le film comporte également des dessins et des photographies. Les éditions Zoé ont regroupé et publié ces textes sous le titre "Le Hibou et la Baleine" (comme le film), divers écrits: " Le Hibou et la baleine, Le Point de non-retour, Les Mots, La Musique, A rire et à mourir, Le Rire et les larmes, Visite d’une image, Les Rêves du corps, Le Nord et D’est en ouest.

Des petits textes courts, simples, accompagnés de dessins, aborndant les thèmes délicats de la mort et de la souffrance mais aussi de la musique, de la poésie, de la place des animaux dans la destinée humaine, des souvenirs, de la nostalgie, des voyages, de l'errance. Petites perles enfilées sur un fil que l'on voudrait interminables.
Des brides du passé 7 étoiles

A travers des textes très courts, Nicolas Bouvier évoque des notions existentielles telles que la naissance, la vie, la mort ainsi que des thèmes comme la musique, les points cardinaux...

Au fil des pages, il parcourt un voyage temporel dans sa propre mémoire, dans son passé. Il se remémore des moments durant lesquels il a choisi le prénom de son second fils dans un café et a désigné le hibou et la baleine comme son parrain et sa marraine mais aussi lorsqu'il a appris le décés de son père.

Le lecteur est littéralement séduit par le déroulement de ces différentes histoires. Et les quelques illustrations apportent une note plaisante à la lecture. Un seul bémol toutefois. Ce petit recueil s'achève trop rapidement.

Nomade - - 12 ans - 7 mars 2006