L'heure de la sortie
de Christophe Dufossé

critiqué par Clarabel, le 30 septembre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Pesant
Franchement je ressens une grande confusion après lecture de ce roman. Ai-je aimé ou pas? Difficile d'y répondre, un fait sûr c'est que j'ai traîné cette lecture pendant des semaines et j'en suis la première intriguée ! Car "L'heure de la sortie" n'est pas un roman forcément long, mais c'est essentiellement truffé de longues descriptions d'une ambiance, de personnages et d'une tonalité générale. Histoire de placer l'histoire et le lecteur. Ce long travail du détail, ce souci minutieux et scrupuleux de la narration, très en marge du noyau de l'histoire, révèle un grand potentiel littéraire chez l'auteur. Toutefois cela pèche aussi à embringuer le lecteur dans son entier : j'ai été captivée par l'étrangeté de la situation, cette classe de quatrième F anormalement disciplinée et érudite, ce collège de province et la solitude déprimante du jeune professeur Pierre Hoffman, narrateur du récit. Et l'auteur d'en parler très longuement, de ces petites choses indépendantes, qui forment un condensé presque lourd à digérer ! Un peu dommage. Car du coup j'avais le sentiment de m'éloigner du sujet introducteur : le suicide du professeur d'histoire-géographie, Eric Capadis, sous les yeux de la quatrième F. D'un côté le mystère plane, le doute s'immisce et les allusions pointent. Et d'un autre on se perd dans la mélasse des explications pédagogiques, administratives, syndicales, etc. du corps enseignant, ou de la profonde angoisse d'être seul et désemparé, d'un mariage qui part à vau-l'eau, de menaces par téléphone ou courrier... C'est assez confus, en fin de compte. C'est un roman qui pencherait presque à être "thriller" mais le "souci du détail psychologique" a finalement mis en plan cette éventualité. Et puis on s'éloigne très vite de l'intrigue des mystères, disparitions et autres conspirations douteuses... Une impression finale qui me balance : j'ai apprécié cette volonté d'instaurer un climat malsain et suspect, et j'ai été ennuyée par ce semblant de brouillon diffus, compact et pesant. A méditer ...
velléités 5 étoiles

J'ai lu ce roman en quelques heures, l'intrigue est suffisamment emplie de mystère pour retenir le lecteur, et j'ai bien aimé le style de Christophe Dufossé. Le problème, c'est que je ne sais toujours pas, après l'avoir terminé, pourquoi, précisément, j'ai été retenue... J'attendais mieux. Autant dire que j'ai passé un bon moment, mais qu'il ne restera probablement rien de cette lecture, je n'ai rien appris, j'ai lu un roman un peu sociologique, un peu psychologique, un peu fantastique, un peu thriller, un peu de tout ça, mais qui hésite sûrement trop entre tout ça. Le sujet principal du livre, la question du suicide du professeur de la quatrième F remplacé par le narrateur, n'est finalement pas résolue, on nous dit par exemple dès le départ que les élèves peuvent être responsables, ce qu'ils finissent par confirmer: "on l'a peut-être aidé"... mais on n'en saura jamais plus. Et tous les problèmes rencontrés par le narrateur sont plus ou moins traités de la même façon. On n'en sait pas plus à la fin qu'au début, et pourtant on nous fait croire qu'on nous explique tout. Au final, je suis déçue, j'ai l'impression d'avoir été menée en bateau, par un livre qui fait semblant d'être un bon roman mais laisse finalement le lecteur sur sa faim !

Gaïa - - 43 ans - 5 novembre 2006