Le livre des mémoires
de Péter Nádas

critiqué par Ulrich, le 29 septembre 2004
(avignon - 49 ans)


La note:  étoiles
Magique !
Le narrateur nous fait partager sa vie en rentrant ni plus ni moins dans son esprit mais le plus magique dans ses sens. Extraordinaire, renforcé par une écriture absolument époustouflante et une construction du récit prodigieuse.
Dithyrambique, oui c’est certain.
Je vois toujours les jaquettes comme une publicité. Une fois encore, celle du livre des mémoires est une merveilleuse publicité mais cette fois-ci totalement juste. Puisqu’il s’agit juste d’un souvenir de lecture sans prétention, je reprendrai la phrase de Daniel Jonhson, journaliste au Times qui écrit « Ses digressions sont aussi divertissantes que celles de Proust, ses ironies rappellent Thomas Mann, ses thèmes suggèrent Musil, et son humour Italo Stevo ».
Que de références littéraires qui me paraissent exactes même si j’avoue n’avoir jamais fini Proust.
Mais revenons à l’histoire : la description par le narrateur de sa vie, de la découverte de sa sexualité, de la politique, des relations aux autres. L’ambivalence n’a jamais été maniée, me semble t-il, avec autant de brio. Jamais un livre n’a fait de chaque découverte, de chaque instant simple ou complexe de la vie le reflet de son contraire et donc de sa possible contradiction. De cette ambivalence naît le tourment dans lequel se plonge le narrateur, qu’il s’agisse de ses relations sexuelles, amicales, philosophiques et poétiques.
Et cette quête de la vie est servie par une écriture prodigieuse, une maîtrise de la langue époustouflante. Des phrases qui se décrivent en quatre pages sans qu’on en perde le fil…
Fabuleux !