La montagne sacrée
de Daniel Crozes

critiqué par CCRIDER, le 25 septembre 2004
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
...mais pas magique !
Depuis ma découverte de Giono , il y a bien des années , j'ai un faible pour les écrivains régionalistes . La réussite du roman à caractère rural et historique , due sans doute à la nostalgie et au fait que derrière tout citadin , se cache un ancêtre terrien plus ou moins lointain , nous amène une pléthore de textes plus ou moins valables .
Dans celui-ci , nous sommes sur le plateau de l'Aubrac , dans l'Aveyron , terre rude et isolée où les hommes se consacrent à l'élevage de bovidés .
Léonard Fau possède un immense domaine d'un seul tenant , le Cayla avec ferme et montagne d'estive où chaque été les troupeaux encadrés par des bergers qui vivent dans des burons , y recueillent le lait et fabriquent la fourme. Un crime a eu lieu , la mort a frappé pendant l'hiver . Le gendre de Léonard a été agressé , roué de coups et abandonné agonisant dans un fossé .
Le lecteur part sur cette piste , pensant que le thème du livre sera plutôt policier dans un cadre rural et il est bien surpris . L'assassinat est éludé en quelques phrases et l'auteur ne s'intéresse qu'à l'évolution de cette famille sur un demi-siècle , acharnée à rester sur sa terre , à garder intact le domaine récupéré sur les bien du clergé à la Révolution . En dépit de tous les assauts de la modernité : arrivée du tracteur , des machines , des commodités , installation d'usine , de village de vacances , l'ancêtre tient bon , refuse tout métissage de la race Aubrac et finalement se retrouve en avance sur son temps...
Dommage que le style soit plutôt lourd . Mauvais équilibrage des phrases , compléments placés de façon parasitaire , obligeant à relire deux fois certaines phrases pour bien les comprendre . Un texte très moyen , tout à la gloire d'une région et publié par un éditeur ... régional .
Rien de bien magique.
Pas magique, mais pas si mal… 7 étoiles

La critique de Ccrider me paraît bien sévère. L’assassinat du mari de Blandine n’est là que pour permettre de mieux comprendre le passé de cette femme, pas pour transformer le livre en roman policier. Il n’y a là pas d’ambiguïté. Quant au style et à l’équilibrage des phrases, ils ne m’ont pas gêné. Certes, ce n’est pas de la grande littérature, mais c’est suffisamment fluide pour rendre la lecture agréable, à condition bien sûr d’aimer les romans de terroir, car ici, on est vraiment dans l’Aubrac profond…
Quant à l’histoire, elle est simple. C’est celle d’une famille où anciennes méthodes et modernisme d’opposent, et où l’on voit progressivement arriver le « progrès », aussi bien dans le travail que dans la vie domestique. Avec un mélange de joies, de drames, et d’histoires de famille. Rien d’original c’est vrai, mais une recette littéraire qui a fait ses preuves.
J’ai donc plutôt une opinion positive de ce livre.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 13 mai 2009