Un instant dans le vent
de André Brink

critiqué par Georgy, le 17 septembre 2004
( - 47 ans)


La note:  étoiles
Romans de choix désespérés
Nous sommes au Cap, en Afrique du sud, l'apartheid règne encore. Erik Larsson est empailleur. Il conduit une expédition à l'intérieur du pays. Celle-ci se termine par un désastre: le guide se suicide, les porteurs s'enfuient attaqués par une bande de Hottentots, les deux Blancs de l'équipe meurent. De tous, seule Elisabeth Larsson survit. La voici, seule, au milieu de l'innocent veld. Apparaît alors Adam, un Noir. Peut-elle faire confiance à cet esclave en fuite? Malgré son sentiment de répulsion, son habitude de ségrégation raciale, il y a cet instinct de conservation, il y a la nécessité de survivre. Elisabeth choisit de survivre et par ce fait, accepte de cheminer pendant des mois avec Adam.
Un Instant dans le vent est le roman d'une époque mais aussi de toutes les époques. Au-delà de la question raciale, l'auteur soulève l'épineux problème des valeurs, de la civilisation. Peut-on faire confiance à un système autant aveugle que désespérément inapte à se contrôler? Dans un tel univers, une nécessaire redéfinition de l'homme et partant de l'humanité s'impose à tous. C'est la raison pour laquelle le roman est surtout la mise en lumière d'un cheminement s'accomplissant entre ces deux êtres que tout sépare. Un cheminement qui leur permet de faire l'expérience de la joie mais aussi et surtout de la douleur; une tentation de fusion avec le monde végétal. La nature serait alors le lieu de référence idéal pour une vie simple et réfléchie.