La jeune femme triste
de Gilles Perrault

critiqué par Clarabel, le 13 septembre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
C'est la fin !
C'est le dernier volet de la série de "La maison" : "La jeune femme triste" ferme définitivement les portes de la grande maison bourgeoise où Florence avait trouvé refuge avec ses deux enfants en 1940 et où Henri, résistant communiste, avait planqué une traîtresse qui avait dénoncé le réseau. Là, nous sommes en 1964, aux côtés de Sylvie, la fille de Florence du "Garçon aux yeux gris". Sylvie a désormais trente ans, sa vie est en pleine débâcle, son compagnon la trompe avec une autre, et elle revient sur ses lieux qui ont marqué son enfance. Mais elle débarque au mauvais moment : un homme vient de mourir, Lucien, ancien membre des services secrets. Son fils Gérard va accueillir la jeune femme et l'héberger à nouveau. Un troisième élément va débouler, qui vient enquêter sur le défunt et les éventuelles traces qu'il aurait laissées derrière lui. Il devra rendre des comptes au fils et questionnera à son tour Sylvie sur son passage dans cette maison en 40.
Dans ce dernier épisode, on fait le point : que sont devenus Florence, les enfants, on évoque le passage éclair de Henri... C'est un peu triste et mélancolique. De plus, c'est très court (seulement 110 pages !) et ça résonne comme un manque affreux. Comme une envie de ne pas boucler les portes de cette grande maison bourgeoise, aux pièces carrées et aux secrets enfouis. On trépigne de ne pas en savoir plus, d'en découvrir davantage et d'y squatter pour de bon. Sylvie est la jeune femme triste, un peu le souvenir de sa mère Florence. La blessure est donc profondément ancrée : chez les personnages comme chez le lecteur. Moi, j'ai très attendu cette suite et je me sens un peu flouée. En manque, déjà. Pas comblée. Enragée, presque !