Et je t'emmène de Niccolò Ammaniti

Et je t'emmène de Niccolò Ammaniti
( Ti prendo e ti porto via)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Alandalus, le 9 septembre 2004 (BORDEAUX, Inscrite le 1 juillet 2004, 67 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 245ème position).
Visites : 5 146  (depuis Novembre 2007)

Laissez-vous emmener

L'ex-"cannibale" Niccolo Ammaniti nous entraîne dans un petit village de Toscane où Pietro Moroni, un gamin de 12 ans, sensible et intelligent, fils de parents abrutis qui ne peuvent rien pour lui est amoureux d'une fille de son âge issue de la bourgeoisie, relation qui lui vaut les violences d'une bande de petits caïds dont il lui faudra se défendre avec des armes qui ne sont pas les siennes.

Ammaniti nous fait connaître un latin-lover provincial qui engage une relation déchirante avec l'institutrice.

Le tout s'entrecroise avec une multitude de personnages occupés par leurs propres obsessions.

Un livre triste et drôle, sombre et brillant, terrifiant et comique. Un style littéraire rare qui semble inventé pour ses protagonistes.

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Lecture addictive sous le soleil toscan

8 étoiles

Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 5 janvier 2021

L'auteur dresse avec une facilité surprenante le portrait de personnages caricaturaux à souhait qui reflètent bien la société actuelle : Graziano, le bellâtre de 40 ans passés qui refuse de vieillir et continue à sortir avec des filles écervelées à peine majeures, Pietro, un adolescent introverti issu d'un milieu pauvre, qui est la risée d'une bande de sa classe et n'en peut plus d'avoir peur, Flora, une instit' trentenaire vouée corps et âme à sa mère malade qui en oublie de vivre ... Des caractères très fouillés, profonds et des histoires qui nous tiennent en haleine et nous font passer du rire aux larmes.
Plus on approche de la fin, plus la sensation de drame se ressent avec un constat implacable : il est difficile d'échapper à son milieu, il nous rattrape toujours. Malgré cette fin assez noire, j'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a donné envie de lire d'autres livres d'Ammaniti.

Les faibles et les forts, une sombre peinture de la société

8 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 14 mars 2020

Pietro est un ado plutôt timide et bouc-émissaire. Peu aimé de ses parents, moqué par ses camarades, il n'a pas la vie facile. Il s'entend pourtant à merveille avec la plus jolie fille de sa classe avec laquelle il a grandi. Un autre duo attire l'attention du lecteur, il s'agit de Graziano un séducteur vieillissant amoureux d'une jeune femme qui se fiche complètement de lui. Un jour, il croise Flora, cette enseignante que personne ne respecte dotée d'un nez imposant mais au corps sublime. Cette pauvre jeune femme s'occupe quotidiennement de sa mère alitée qui végète chez elle. Et il y a aussi toute une faune d'individus dans ce petit village d'Ischiano Scalo, des jeunes qui ne pensent qu'à humilier les plus faibles, des personnes sans morale que rien ne touche. Ammaniti peint une jungle contemporaine où les loups dévorent les agneaux. Pourtant l'amour parvient à s'immiscer parfois ...

La langue d'Ammaniti est moderne, crue et violente parfois. Il sait aussi bien horrifier que faire rire. Il y a cette verve italienne, cette spontanéité et ce parler direct qui donne un côté populaire et à la fois une véracité à son récit. On a vraiment l'impression d'entendre ces personnages, leur voix, leurs cris et leurs rires. Ce roman immerge complètement le lecteur dans un univers que l'on parvient facilement à imaginer. Ce n'est pas pour autant que l'on ressent un besoin irrépressible de se rendre dans ce village. Tout est noir, parfois sordide. On espère parfois qu'il y aura une lueur d'espoir pour éclairer ce monde où les faibles sont rabaissés et où les forts sont souvent du côté de l'injustice. Cette atmosphère pessimiste peut être pesante à certains égards.

L'auteur possède le sens du rythme et mène son histoire sans tomber dans des longueurs bien que le roman soit assez long. On ne s'ennuie ! C'est un page-turner, expression à la mode. Je me suis rendu compte que j'avançais très vite dans ma lecture et que les chapitres sont bien construits et donnent envie de connaître la suite de l'intrigue. Une des forces de ce roman est que l'on suit plusieurs personnages à la fois, ce qui permet de ne pas se lasser d'un personnage et la construction en mosaïque prend tout son sens car tous ces protagonistes se croisent.

J'ai particulièrement apprécié la lecture de ce texte et ne me lasse pas de cet écrivain italien parmi les plus talentueux de sa génération. Il donne à voir une Italie qui n'est pas celle des cartes postales. La cruauté est souvent présente et les valeurs humaines peu récompensées, mais il porte un regard sur le monde intéressant et éclairant.

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