Hôtel Valencia Palace
de Annie Perreault

critiqué par Missef, le 27 août 2021
( - 58 ans)


La note:  étoiles
On ne connaît jamais ceux qui partagent notre vie
Résumé de l'éditeur :
« Je suis ici pour écrire un scénario. La femme est blonde et blessée, le ciel brumeux, c’est un huis clos étouffant sur le toit d’un hôtel. Le film est construit sur un malaise, une inquiétude, un mystère ; on ne sait pas qui est cette femme, et on ne le saura pas, à la fin… »
Tout est vrai et ce n’est pas un scénario : c’est l’histoire de Claire.
Reprenant le point de départ de Moderato Cantabile, Annie Perreault construit un thriller intérieur à l’ambiance lynchienne qui vous fera regarder votre prochain autrement.

Mon avis :
Valencia, Espagne, Claire séjourne avec sa famille à l'hôtel Valencia Palace. Alors qu'elle est au bord de la piscine, sur le toit-terrasse, une mystérieuse femme blonde apparaît, lui demande - ordonne, même - de garder son sac et, le poignet bandé d'un pansement où transparaît le sang, elle s'approche du bord du toit et saute. Voilà un début de roman pour le moins frappant et qui signe pour la protagoniste, Claire, le début de longs et incessants questionnements : pourquoi n'a-t-elle pas réagi? Essayé de parler avec cette femme visiblement mal en point ? Plusieurs années plus tard, Claire a disparu et sa fille Laure part sur sa trace à Valencia où elle est venue courir le marathon, la course à pied étant l'une des activités qu'elle a en commun avec Claire. Au fil des 42,2km, elle égrène souvenirs et analyses, en parallèle avec le récit de Claire, elle aussi dans une quête, mais celle de cette femme dont le suicide attise toujours sa culpabilité.
Une histoire triste et belle, qui ne cherche pas à résoudre les mystères du fonctionnement de l'être humain, juste à les interroger avec intelligence et subtilité et offre au lecteur des moments forts, pour arriver à une conclusion : on ne connaît jamais ceux qui nous entourent.