Les Schtroumpfs, tome 27 : Schtroumpfs les bains
de Peyo, Thierry Culliford (Scénario), Alain Jost (Scénario), Pascal Garray (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 20 juillet 2021
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LES SCHTROUMPFS EN VACANCES!
Mais qu'arrive t-il au Schtroumpf Bricoleur? Depuis quelque temps, lui qui d’habitude est si aimable et gentil, toujours serviable, est devenu méconnaissable. En effet, allez savoir pourquoi, il est devenu agressif, désagréable, et grognon. Au fur et à mesure que les jours passent, la situation ne fait qu'empirer.

Le Grand Schtroumpf est désemparé. Il ne sait que faire. Finalement, il comprend que le Schtroumpf Bricoleur est surmené et stressé. Le Grand Schtroumpf lui propose alors de prendre quelques jours de vacances, au grand lac dans les montagnes. Très vite d’autres Schtroumpfs le rejoignent... Le Grand Schtroumpf décide alors de donner aussi aux autres Schtroumpfs la possibilité de prendre quelques jours de congés...

Si au début tout se passe très bien, très vite les nouveaux venus, de plus en plus nombreux, menacent le mode de vie et la tranquillité du petit village de vacances…

Bien, que dire de plus sur cet album? En effet, qui ne connaît pas les Schtroumpfs? Ces petits lutins bleus à bonnet phrygien et culotte blanche, qui se distinguent par leur caractère souvent (très) stéréotypé, et dont la principale caractéristique est de remplacer par les mots «Schtroumpf» et «Schtroumpfer», tous les verbes et noms qu’ils peuvent.
Le scénario est de Thierry CULLIFORD (*1955, le fils de PEYO) et du luxembourgeois Alain JOST (*1955), ancien du Studio Peyo. Les dessins sont du belge Pascal GARRAY (1965 - 2017), font bien le «travail». Il faut dire que ce dernier est aussi un ancien du Studio Peyo, et donc «biberonné» à la sauce Schtroumpf! Le tout reste dans la tradition familiale et dans la poursuite de l’œuvre de Peyo, puisque la coloriste de cet album n’est autre que NINE (1930 – 2016, de son vrai non: Janine CULLIFORD-DEVROYE), la veuve de PEYO.

Le scénario, lui, est très classique pour une aventure des Schtroumpfs. Les auteurs en profitent pour aborder le thème du surmenage, de la nature, de l’écologie et du tourisme de masse. Sans doute trop didactique pour être compris par les plus jeunes des lecteurs, mais les adultes (surtout ceux qui comme moi sont restés des grands enfants!..), apprécieront les clins d’œil!

C’est bien dessiné, avec un scénario bien ficelé que demander de plus? Comme toujours avec les Schtroumpfs un très beau et très intelligent moment de lecture…

P.S. : Rappelons que les personnages des «Schtroumpfs» ayant été, au départ, créés en 1958 par le belge PEYO (1928 – 1992, de son vrai nom: Pierre CULLIFORD), comme personnages secondaires des aventures de «Johan et Pirlouit», il s’agit donc avant tout d’une BD «grands nez». C’est une BD «Feel good», remplie de tendresse et de bienveillance, qui peut être appréciée à tout âge , et qui vous fera passer un bon moment… Il n’y a donc pas lieu ici de parler des découpages, puisque les cases sont toujours les mêmes. Il n’y a quasiment jamais de changement de décor, et l’arrière-plan est parfois (notamment quand deux Schtroumpfs discutent ensemble) d’une seule couleur. L’accent étant mis sur les personnages, les passionnés de grande BD, avec des superbes couleurs et des grands paysages «passeront» donc leur tour!..
Contre le tourisme de masse 8 étoiles

A travers leurs albums, les auteurs des Schtroumpfs (ici Thierry Culliford et Alain Jost au scénario et Pascal Garray au dessin) profitent souvent de leurs histoires pour « tacler » les travers des hommes et de la société dans laquelle nous évoluons. Dans cet album (sorti en 2009), c’est le tourisme de masse qui est critiqué… partant au départ d’une idée lumineuse du Grand Schtroumpf pour soigner le Schtroumpf bricoleur d’un surmenage, sa mise au vert va rapidement conduire au désordre dans le village : tout le monde veut rejoindre le Schtroumpf bricoleur, le Schtroumpf poète et le Schtroumpf peintre après que ces trois ont décidé de se construire des petites maisons au bord du lac dans la montagne.
La tranquillité du lieu, sa beauté font que les Schtroumpfs désertent en masse le village, tous se sentant en droit de prendre quelque congé… mais bientôt on s’aperçoit que le travail n’a pas disparu et qu’il faut mettre la main à la pâte pour faire fonctionner les installations. Les tensions commencent à s’exacerber et l’endroit autrefois si bucolique devient bientôt infréquentable. Les Schtroumpfs arrivent de plus en plus nombreux, le village est dorénavant complétement désert… finalement, il faut bientôt rentrer car la vie n’est pas ainsi et il faut tout préparer pour la mauvaise saison en se promettant de revenir… la nature reprend bientôt ses droits.
Au nombre des « plus », le dessin de Garray est très bon, les scènes panoramiques sont très réussies. Le dessinateur, mort en 2017, était un pensionnaire du Studio Peyo et a très bien réussi à retranscrire l’ambiance de la série. Le scénario traîne parfois un peu en longueur mais j’aime ces albums qui mettent à l’index les pires aspects de notre vie, assurément les scénaristes fustigent cette plaie qu’est le tourisme de masse avec des moments très réussis comme les bouchons sur le chemin des vacances, la promiscuité sur la plage /à la piscine ou la médiocrité des services.
Au rayon des « moins », la présence anecdotique de Gargamel réduit à de la simple figuration. Ne pourrait-on pas laisser notre sorcier préféré un peu tranquille parfois ?

Vince92 - Zürich - 46 ans - 12 avril 2022