Le tango des agapanthes
de David Francis

critiqué par Clarabel, le 1 septembre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Littérature australienne
Un roman assez troublant et curieusement envoûtant : "Le tango des Agapanthes" vous entraîne vers les déserts et paysages arides de l'Australie des années 50. On y suit Day, jeune garçon témoin de la mort de sa mère, ligotée à son lit par son mari, et enterrée sans cercueil dans la poussière. Horrifié, le garçon s'enfuit vers l'Amérique où il rencontre son alter ego féminin, Callie, jeune fille atypique et écorchée vive, qui souhaite devenir la première femme jockey. Entre eux deux, une étrange et tumultueuse relation s'établit. Guidés par leur commune passion des chevaux, ils vont parcourir le pays, voir du monde mais ne jamais s'avouer leurs véritables sentiments. Day, jamais guéri des blessures de son enfance, retournera vers ces lieux maudits et haïs, rencontrera à nouveau son père, Darwin, pour dénouer les liens du passé.
Un roman écrit à la sueur du front du jeune narrateur, il m'a semblé. "Le tango des Agapanthes" est déconcertant : attachant, difficile ou ambivalent. On y plonge les deux mains jointes, pataugeant directement dans l'horreur et le drame de l'enfance. Puis au fil des parties qui composent le récit, les voiles vont se lever, s'alléger et soulager le poids du début. Résultat, le récit est agréable à lire. On y ressent toute l'âpreté des personnages et des décors. Violent, terrassant, captivant et suffocant.
Un peu lourd avec ses passages sur le monde des chevaux (surtout en première partie), ce roman est finalement judicieux et efficace dans sa peinture du tragique. Sobre et singulier, "Le tango des Agapanthes" mérite le détour...