La fortune des Winczlav - Tome 1 - Vanko 1848
de Jean Van Hamme (Scénario), Philippe Berthet (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 30 mars 2021
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
Retour gagnant pour Van Hamme
J'ai hésité avant d'acquérir cet album, ô pas bien longtemps.
Je l'avais feuilleté et j'avoue avoir été un peu surpris pas le dessin de Berhet, auteur pourtant dont j'achète d'habitude les albums les yeux fermés.
Mais là, l'encrage me paraissait différent et les couleurs plus ternes qu'à l'accoutumée. J'ai donc reposé l'album sur la pile. Et puis, mon côté collectionneur l'a emporté et j'ai pris la version "tirage limitée" à 1635 exemplaires, et finalement, en me lançant dans la lecture , je n'ai pas regretté mon choix une seule seconde.
On retrouve ici le Van Hamme scénariste de la série "les maîtres de l'Orge" avec cette nouvelle saga. D'ailleurs il y fait quelques emprunts non dissimulés.
Certes, cela vite, parfois trop vite, l’histoire galope, elle va très vite, elle court la poste mais elle reste passionnante à travers les 2 générations que nous suivons ici..
C'est tout un pan de l'histoire de l'Amérique qui défile sous nos yeux, et j'ai hâte de savoir comment le vieux Nério Winch a bâti son empire.
Et finalement le style de Berthet sied parfaitement à cette nouvelle saga de Van Hamme...
LARGO WINCH APRÈS LA POSTLOGIE, LE PRÉQUEL! 5 étoiles

Au début de l’histoire nous sommes en 1848, dans la petite principauté balkanique du Monténégro. Une insurrection des paysans exploités par les sbires du prince-évêque Nicolas Petrovic, aux ordres de l’occupant turc, vient juste d’éclater. Vanko Winczlav, jeune médecin idéaliste de 25 ans, prend le parti de l'insurrection paysanne contre la tyrannie du prince-évêque.

Vendu aux soldats par un paysan, Vanko Winczlav, dont la tête a été mise à prix, n'a d'autre choix que de partir. Dans sa fuite, arrivé à Dubrovnik, où il rencontre Veska Stojanova, jeune Bulgare réduite en esclavage dans une auberge dont le propriétaire, qui abuse d’elle, s’apprêtait à le dénoncer aux autorités. Ensemble, ils embarquent pour le Nouveau Monde, mais pour entrer aux États-Unis, il faut des documents en ordre et ceux de Veska ne le sont pas. Vanko épouse alors Veska, afin de lui permettre de mettre les pieds sur le nouveau continent. Veska qui est enceinte suite à son viol ne désire pas garder l’enfant qu’elle porte. Elle veut que le jeune médecin procède à l’avortement, mais celui-ci refuse catégoriquement…

Vanko, dont le diplôme de médecin n’est pas reconnu aux États-Unis, doit se contenter d’un emploi d'infirmier dans un hôpital privé, Veska de quelques travaux de couture. Quelque temps plus tard, Veska accouche d'un garçon qu'elle refuse d'allaiter et d’élever. Vanko, qui est tombé amoureux de Jenny une infirmière de l’hôpital ou il travaille, décide d’élever l’enfant seul… Le couple se sépare…

Voici donc le préquel de la très fameuse série : «Largo Winch». La série est prévue en trois volumes chacun couvrant une génération (ce qui n’est pas plus mauvais!..), et commence donc dans les Balkans en 1848. Elle nous conte donc l’origine de la fortune de Nerio Winch, le père adoptif du fameux Largo.

Le belge Jean Van HAMME (*1939), de retour au scénario, que demander de plus? Qui plus est pour nous raconter l’histoire de l’un des deux personnages qui ont fait sa gloire! Faut-il en dire plus? C’est comme toujours très bon, très bien ficelé, très imaginatif. Le scénariste n’hésitant pas à faire intervenir dans sa BD des personnages historiques ayant réellement existé, ici p. ex. Isaac Merritt SINGER (1811 – 1875), l’inventeur de la fameuse machine à coudre. Les évènements se succèdent à un rythme très rapide, mais qui reste très fluide. Cela avance très vite, et chaque page fait véritablement avancer l’histoire, il y a aussi un très surprenant retournement de situation à la fin de l’histoire, mais comme toujours, n’insistez pas, je ne vous dirai pas lequel… Pour le savoir il faut lire la BD!..

Les dessins du français Philippe BERTHET (*1956), par contre… Que dire? Le dessin «ligne claire» (mais alors très claire, eihn…), surprend, puisque il ne correspond pas du tout à ce à quoi on s’attend (et ce à quoi on était habitué…), en lisant un album de la série Largo Winch. Une fois la surprise passée, les constatations commencent, et là par contre elles ne sont pas en faveur de M. BERTHET!
C’est très plat, très imprécis, - surtout dans les visages, qui d’ailleurs se ressemblent tous! -, ça manque de relief et de profondeur! Et pire encore, quand il dessine un personnage ayant réellement existé, le dessin ne lui ressemble pas du tout! Quand on regarde les paysages que M. BERTHET dessine (p. ex. la ville de Dubrovnik Pg. 7 ou même New York Pg. 13) on a l’impression de regarder une (mauvaise) carte postale, c’est dire! Dès que l’on s’éloigne un peu du premier plan, les visages n’ont plus de détails, et les maisons plus de fenêtres! Vraiment indigne d’une telle BD!
Et malheureusement, les couleurs de Meephe VERSAEVEL, très quelconques et très fades, ne viennent absolument pas au secours des dessins!

Est-ce que je recommande la lecture de cette BD? Oui, c’est un bon divertissement, et l’on passe un bon moment à sa lecture. Les fans de Largo Winch et ceux du trait clair seront ravis… Les autres sans doute un peu moins!..

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 30 juillet 2023