La dixième muse
de Alexandra Koszelyk

critiqué par Pucksimberg, le 21 mars 2021
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Pénétrer dans le monde de Guillaume Apollinaire
Florent, le narrateur, se promène dans le cimetière du Père-Lachaise avec un ami et la découverte de la tombe de Guillaume Apollinaire va réveiller des souvenirs et une certaine fascination pour ce grand poète. En quittant ce lieu parisien où il fait bon se balader, il ramasse un bout de bois qui exercera lui aussi un effet sur le personnage principal. Ce dernier relira des textes du grand poète, aura quelques hallucinations en lien avec Apollinaire … Cette attirance va même absorber Florent au point même de se désintéresser quelque peu de son quotidien … Dans ce roman Alexandra Koszelyk alternera les recherches de Florent et sa vie familiale avec des récits dans lesquels interviennent des figures qui ont côtoyé le grand poète comme Annie Playden, Louise, Marie Laurencin et bien d’autres …

Si l’on aime Apollinaire, ce roman stimulera nos souvenirs de lecture. C’est une plongée intelligente dans l’univers du poète qui nous est donnée à lire. On retrouve les grandes personnalités qui l’ont connu, ses muses, des personnes de sa famille. En leur donnant la parole, le lecteur a le sentiment d’entrer dans l’intimité du poète et de découvrir des parcelles de vie intime tout en se sentant privilégié. De nombreuses allusions à ses poèmes sont faites : certains textes sont cités et quelques vers ou bribes de vers sont intégrés de façon discrète dans la prose de l’écrivaine. Toutes ces références et la figure du poète sont les points forts de ce roman qui pourrait presque servir d’introduction à l’œuvre d’Apollinaire. Dans le dernier tiers du roman, l’écrivaine donne la parole à une figure mythologique et j’avoue que toute cette partie possède une écriture remarquable avec quelques fulgurances.

Le roman se lit facilement et exerce une certaine stimulation sur l’esprit, surtout si l’on s’intéresse à l’auteur d’ « Alcools ». Le lecteur qui aime le pouvoir de l’imagination pourrait se retrouver dans ce roman. De plus la nature occupe une place singulière ici. Le fait que les chapitres soient courts permet une lecture fluide et rapide. Malgré ce dernier tiers du roman dont l’écriture m’a plu avec cette voix donnée à une divinité, j’ai moins été séduit par le style de l’écrivaine dans le reste du roman. Certaines interrogations sont agréables, mais ne sont pas vraiment novatrices. Ce qui m’a sans doute un peu gêné parfois, c’est le caractère un peu didactique ou pédagogue du roman, même si cela reste fait avec une certaine fraîcheur ... Il n’en demeure pas moins que l’on passe un bon moment en lisant ce roman.